Berta Caceres, militante écologiste, assassinée au Honduras

Berta Caceres a été assassinée ce jeudi - Orlando Sierra - AFP
Elle se savait en danger. La militante écologiste hondurienne, Berta Caceres a été assassinée jeudi par des inconnus qui lui ont tiré dessus alors qu'elle rentrait chez elle.
La police a affirmé que la dirigeante du Conseil Citoyen des Organisations des Peuples Amérindiens du Honduras (Copinh), lauréate en 2015 du prix Goldman pour sa défense de l'environnement, a été tuée par des voleurs. Une version que sa mère conteste: "Nous savons tous que c'est pour sa lutte" écologiste, a affirmé Berta Flores sur la chaîne de télévision TV Globo. "La police dit que c'était pour la voler mais c'est un crime politique du gouvernement" hondurien, a aussi affirmé Carlos H. Reyes, dirigeant du Front national de Résistance populaire (FNRP).
"Pour la police, des inconnus sont entrés dans la maison par la porte de derrière et lui ont tiré dessus à plusieurs reprises, mais nous savons tous que ce sont des mensonges, qu'ils l'ont tuée pour sa lutte" en faveur de l'environnement, a-t-il insisté.
Deux personnes arrêtées
Berta Flores a ajouté que la Commission interaméricaine des droits de l'homme avait ordonné des mesures pour assurer la sécurité de la militante mais qu'elle n'avait, de fait, reçu aucune protection de l'Etat sous pression de ceux qui défendent le secteur minier et les entreprises hydroélectriques. De son côté, le ministre de la Sécurité Julian Pacheco a affirmé qu'une patrouille de police avait été désignée pour assurer la sécurité de Berta Caceres de manière permanente mais "qu'à sa demande" elle n'intervenait qu'occasionnellement.
Il a ajouté que deux personnes avaient été arrêtées - une personne blessée et le responsable de la sécurité du quartier où elle a été tuée - mais sans fournir plus de détails, invoquant l'enquête en cours. Berta Caceres, 43 ans, s'était fait connaître pour sa défense du fleuve Gualcarque, dans le département de Santa Barbara, dans le nord-ouest du Honduras, où une entreprise prévoit de construire un barrage hydroélectrique qui menace de priver d'eau des centaines d'habitants de la zone.
Sa mère a affirmé que Berta Caceres s'était rendue récemment sur place "et avait eu une vive altercation avec les militaires et les dirigeants de l'entreprise qui construit le barrage. Et elle m'avait dit qu'il fallait qu'ils arrêtent la construction car c'était détruire la vie, détruire l'humanité".
Vive émotion dans le milieu écologiste