Allemagne : plusieurs perquisitions après des projets d'attaques antisémites et antiréfugiés

- - Un policier allemande - illustration Flickr
La police allemande a mené mercredi une série de perquisitions chez des militants d'extrême droite soupçonnés de projeter des attaques antisémites, contre des réfugiés ou des policiers, a annoncé le parquet fédéral antiterroriste.
L'opération qui a mobilisé 200 policiers, a eu lieu simultanément dans plusieurs régions, dont la capitale Berlin. Elle visait six personnes suspectées d'être des membres fondateurs d'un groupuscule prêt à passer à l'action violente.
Réfugiés et membres de la communauté juive ciblés
En lien principalement via les réseaux sociaux, ils sont soupçonnés "depuis le printemps 2016 d'avoir commencé à planifier des attaques armées contre des policiers et représentants de l'Etat, des demandeurs d'asile et des membres de la communauté juive", indique un communiqué du parquet fédéral.
Ce dernier a toutefois reconnu qu'"en l'état il n'existe pas d'éléments sur la préparation concrète d'une attaque".
Selon l'agence allemande DPA, ces militants sont soupçonnés d'appartenir à la mouvance dite des "Reichsburger" (les citoyens du Reich en allemand), des nostalgiques du IIIe Reich d'Adolf Hitler, qui rassemble quelque milliers de personnes. Parmi eux notamment des néonazis, adeptes de la théorie du complot et déçus de la République aux croyances ésotériques.
Un policier tué en octobre
Lors d'un précédent coup de filet contre ce mouvement en octobre, un policier avait été tué et trois autres blessés par un de ces activistes armé jusqu'aux dents à son domicile.
Surveillés de longue date, les "Reichsbürger" étaient jusqu'alors surtout connus pour leur refus de payer leurs impôts ou leur volonté de vouloir créer une autorité étatique parallèle à la tête d'un Empire allemand fictif. Selon le renseignement intérieur, le mouvement des "Reichsbürger" compte actuellement quelque 10.000 membres.
"Le mouvement dispose d'une importante force d'attraction et gagne toujours de nouveaux adhérents, a indiqué son directeur, Hans-Georg Maassen, à DPA, en s'inquiétant "d'une forte inclinaison à l'action violente et d'une agressivité en hausse".