BFMTV
International

Algérie: Bouteflika limoge son directeur de campagne

Un avion du gouvernement algérien, transportant peut-être Abdelaziz Bouteflika, décolle de l'aéroport de Genève, en Suisse, le 10 mars 2019.

Un avion du gouvernement algérien, transportant peut-être Abdelaziz Bouteflika, décolle de l'aéroport de Genève, en Suisse, le 10 mars 2019. - Fabrice Coffrini - AFP

L'équipe d'Abdelaziz Bouteflika, le président algérien dont la volonté de se présenter à un nouveau mandat en avril prochain est très vivement contestée dans l'opinion publique, a annoncé ce samedi le limogeage de son directeur de campagne.

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, confronté à une contestation inédite depuis l'annonce de sa candidature à un cinquième mandat pour la présidentielle du 18 avril, s'est séparé de son directeur de campagne, son ex-Premier ministre Abdelmalek Sellal, a rapporté samedi l'agence officielle algérienne APS.

Abdelmalek Sellal, qui avait animé les trois précédentes campagnes victorieuses (2004, 2009, 2014) du candidat Bouteflika, est remplacé par l'actuel ministre des Transports, Abdelghani Zaalene, indique simplement l'APS, citant "la direction de campagne" du chef de l'Etat, sans expliquer les motifs de ce changement.

Un fusible? 

Les motifs de ce changement, qui intervient à moins de 36 heures de l'expiration du délai de dépôt des dossiers de candidature à la présidentielle, n'ont pas été précisés. Abdelghani Zaalane, haut fonctionnaire de 54 ans qui a fait carrière dans l'administration préfectorale, en tant que secrétaire général de wilayas (préfecture) puis de wali (préfet) notamment d'Oran, deuxième ville du pays, est peu connu du grand public.

En l'absence physique d'Abdelaziz Bouteflika, qui ne s'est pas adressé aux Algériens depuis un AVC en 2013 et qui n'apparaît plus que rarement en public, Abdelmalek Sellal se retrouvait en première ligne face à la contestation et pourrait avoir servi de "fusible", a expliqué à l'AFP un observateur ayant requis l'anonymat. "Son limogeage pourrait être une première réponse" à la contestation qui agite l'Algérie depuis plus d'une semaine et vise directement Abdelaziz Bouteflika, "mais ça risque d'être un peu court", a-t-il estimé.

Robin Verner avec AFP