Somalie: 150 islamistes shebab tués dans une vaste opération américaine

Un soldat somalien sur les lieux d'une attaque des islamistes shebab, le 22 janvier 2016, à Mogadiscio. - Mohamed Abdiwahab - AFP
L'opération a été rendue publique lundi. Samedi dernier, les Etats-Unis ont procédé à une vaste campagne de bombardements au dessus de la Somalie, contre des combattants islamistes shebab. Selon le Pentagone, plus de 150 d'entre eux ont été tués dans ces frappes. Un bilan que les shebab ont contesté ce mardi. Retour sur les faits.
> Que s'est-il passé samedi en Somalie?
Les Etats-Unis ont tué samedi dans des bombardements aériens, menés par des avions et des drones, "plus de 150" combattants islamistes shebab qui préparaient une attaque "de grande ampleur", a annoncé lundi le Pentagone, assurant que les frappes n'ont fait aucune victime civile.
Un bilan dont l'ampleur semble exceptionnelle. Selon les données compilées par la Fondation New America, un cercle de réflexion de Washington, il dépasse à lui seul le nombre total des islamistes tués jusqu'alors dans ces opérations antiterroristes américaines en Somalie, qui ont commencé en 2003 (113 à 136, selon la Fondation).
> Dans quel cadre s'inscrit cette opération militaire des Etats-Unis?
Ce n'est pas la première fois que Washington mène ce type d'opération en Somalie. Les militaires américains procèdent régulièrement à des offensives dans le pays contre les shebab liés à Al-Qaïda, dans le cadre de leur lutte antiterroriste. D'après un porte-parole du Pentagone, les combattants visés samedi se préparaient à conduire des attaques "de grande ampleur". Ils étaient rassemblés en nombre à l'occasion d'une cérémonie de remise de diplômes dans un camp d'entraînement, situé à 200 kilomètres de la capitale Mogadiscio, selon Le Monde, citant le Département de la Défense américaine.
Ce camp d'entraînement était surveillé depuis un certain temps par les Etats-Unis. "On avait le sentiment que la phase opérationnelle était sur le point d'être mise en oeuvre. Les combattants s'entraînaient pour une attaque de grande ampleur. Ils étaient sur le point de quitter le camp et représentaient une menace imminente pour les Etats-Unis et les forces" de l'Union africaine, a assuré le Pentagone, sans toutefois donner de détails sur la nature de cette attaque "imminente".
> Un bilan contesté par les shebab
Les shebab ont confirmé ce mardi avoir été la cible des Américains, tout en réfutant le bilan de 150 combattants tués. "Ce que l'ennemi affirme à propos du nombre de victimes des frappes aériennes est complètement faux", a déclaré un commandant shebab, Cheikh Ibrahim Abu-Ahmed, sans donner de chiffre de son côté. "Pour des raisons de sécurité, nous ne réunissons jamais 100 combattants en un seul lieu", a ajouté un porte-parole.
"L'ennemi a tiré plusieurs missiles dans la soirée (de samedi) et il y a plusieurs martyrs dans les rangs des moujahidine", a précisé le commandant qui, selon ses dires, se trouvait sur place au moment de l'attaque.
> Montée en puissance des shebab
Depuis le début de l'année, les islamistes ont multiplié les attaques d'ampleur en Somalie, après des attaques sanglantes perpétrées sur le sol kényan en 2013 et 2015, contre un centre commercial de Nairobi (67 morts) et l'université de Garissa (148 morts).
En janvier, les shebab ont attaqué un camp du contingent kényan de l'Amisom, dans le sud somalien, et revendiqué la mort de plus de 100 soldats kényans. Des informations invérifiables mais jugées crédibles par plusieurs sources sécuritaires à Nairobi.
Fin février, ils ont tué au moins 14 personnes en faisant exploser deux véhicules piégés devant un hôtel et un jardin public de Mogadiscio. Deux jours plus tard, une voiture piégée explosait devant un restaurant populaire de Baidoa, dans le sud-ouest de la Somalie, avant qu'un kamikaze ne se fasse exploser. Au moins 30 personnes ont péri.