Nigéria : l'enlèvement de sept étrangers revendiqué par les islamistes de l'Ansaru

Des incertitudes demeurent concernant la nationalité de certains otages, Londres n'ayant pas confirmé l'enlèvement d'un Britannique et Beyrouth n'évoquant que deux Libanais enlevés. - -
Le nom du groupe islamiste Ansaru, qui avait revendiqué l'enlèvement en décembre dernier d'un Français dans l'Etat de Katsina - frontalier du Niger, était sur toutes les lèvres. Il vient de revendiquer, lundi, l'enlèvement ce week-end des sept employés étrangers de la société de construction libanaise Setraco dans le Nord du Nigeria.
Dans un communiqué envoyé à plusieurs journalistes par email, le groupe annonce "détenir sept personnes, dont des Libanais et leurs collègues européens travaillant pour Setraco".
Selon la police nigériane, quatre Libanais, un Britannique, un Grec et un Italien ont été enlevés lors d'une attaque survenue dans la nuit de samedi à dimanche dans le village de Jama'are, dans l'Etat de Bauchi (Nord).
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L'intervention au Mali, l'une des justifications des enlèvements
Le communiqué d'Ansaru est rédigé en anglais, une langue déjà utilisée par ce groupe par le passé, même s'il s'était exprimé en haussa, parlé en Afrique de l'Ouest et centrale, pour revendiquer l'enlèvement d'un ingénieur français, Francis Collomp, en décembre.
Le groupe considéré comme une faction de la secte islamiste Boko Haram dit avoir commis cet enlèvement "sur la base des transgressions et des atrocités commises envers la religion d'Allah (...) par les pays européens dans plusieurs endroits dont l'Afghanistan et le Mali".
Ansaru avait également cité le soutien de la France à l'intervention armée en préparation au Mali pour justifier l'enlèvement du Français.
Les enlèvements sont courants au Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique, avec 160 millions d'habitants, mais ils sont surtout concentrés dans le Delta du Niger, région du Sud riche en pétrole, et les otages sont la plupart du temps relâchés contre rançon.