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Lynchage en Centrafrique: Paris et l'ONU réclament des sanctions

Des militaires centrafricains ont lynché à mort mercredi 5 février un homme suspecté d'être un rebelle.

Des militaires centrafricains ont lynché à mort mercredi 5 février un homme suspecté d'être un rebelle. - -

Mercredi, devant des dizaines de témoins, des militaires centrafricains ont lynché à mort un homme suspecté d'être un ex-Séléka.

Cet incident tragique pourrait amener la France à prolonger sa présence en Centrafrique. L'ONU et la France ont réclamé jeudi des "sanctions exemplaires" après le lynchage en public à Bangui par des soldats centrafricains d'un homme accusé d'être un ancien rebelle, qui n'a donné lieu dans l'immédiat à aucune arrestation.

Face à la persistance des violences, le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a estimé que l'ONU pourrait "vraisemblablement" prolonger le mandat des forces françaises de l'opération Sangaris, forte de 1.600 soldats, au-delà de la période initiale de six mois.

"Les incidents qui ont eu lieu hier lors de la cérémonie de remobilisation des FACA (Forces armées centrafricaines) sont des incidents révélateurs et inadmissibles" qui "doivent faire l'objet d'enquêtes et de sanctions exemplaires", dans un pays où toutes les administrations, y compris la justice, sont paralysées depuis des semaines, a déclaré le représentant spécial de l'ONU en Centrafrique, Babacar Gaye, lors d'une conférence de presse à Bangui.

Paris condamne des "actes odieux"

Dans la foulée, Paris a condamné des "actes odieux" et demandé des "sanctions exemplaires" tout en soutenant "la décision de la présidente Catherine Samba Panza d'ordonner une enquête, afin que les auteurs des violences soient identifiés et répondent de leurs actes devant la justice".

Pour Florent Geel, de la Fédération internationale des Droits de l'homme (FIDH), "la mise en place d'une cellule spéciale d'enquête et d'instruction chargée de ces crimes doit être une priorité du nouveau gouvernement pour tracer une ligne rouge et que les crimes ne restent pas impunis".

Mercredi, devant des dizaines de témoins, des militaires ont lynché à mort un homme suspecté d'être un soldat rallié à l'ancienne rébellion Séléka, à l'issue d'une cérémonie officielle où la présidente Catherine Samba Panza avait célébré la renaissance d'une armée nationale.

A.S. avec AFP