Kenya: la prise d'otages à Nairobi a fait 59 morts et 200 blessés

Les forces spéciales kényanes arrivées en renfort samedi pour encerclé le centre commercial attaqué par des shebab somaliens. - -
Dernière minute - Un nouveau bilan donné par le ministère de l'Intérieur kényan fait état de 59 morts et de 200 blessés, ce dimanche matin. Entre 10 et 15 hommes armés sont toujours dans le centre commercial, selon le ministère de l'Intérieur.
Les forces de sécurité kényanes tentaient toujours dimanche matin de déloger une dizaine d'hommes armés, proches des islamistes somaliens shebab, qui retiennent un nombre inconnu d'otages après avoir pris d'assaut samedi un luxueux centre commercial de Nairobi, faisant au moins 59 tués et 200 blessés.
Deux françaises parmi les victimes
Deux Françaises figurent parmi les morts, a annoncé la présidence française, qui a condamné un "lâche attentat", également condamné unanimement par les quinze pays membres du Conseil de sécurité des Nations unies. Selon le Quai d'Orsay, sept Français se trouvaient sur place au moment de l'attaque, cinq ont pu s'échapper.
Deux Canadiens, dont une diplomate, ont également été tués dans l'attaque.
Des Américains figurent parmi les blessés de cet acte "ignoble", selon Washington, et il y a "sans aucun doute" des victimes britanniques qui "se sont retrouvées piégées", a prévenu le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague.
Le centre commercial toujours encerclé
"Le nombre des otages est toujours inconnu, mais ils se trouvent en plusieurs endroits. Les niveaux supérieurs (du centre commercial) ont été sécurisés. Aucune communication n'a pu être établie (avec les islamistes)", a déclaré le Centre national des opérations de catastrophes dans un message posté dimanche matin sur Twitter.
La confrontation se poursuivait tôt dimanche matin, plus de 17 heures après le début de l'attaque, alors que le centre commercial de Westgate était toujours encerclé par les autorités. Des forces de sécurité kényanes qui sont épaulées par des membres des services de sécurité des chancelleries occidentales, en civil mais souvent l'arme à la main.
"Le travail continue mais vous ne pouvez pas précipiter les choses", a déclaré un officier de l'armée, posté près du périmètre de sécurité entourant le centre commercial.
Une dizaine d'assaillants masqués ont fait irruption samedi vers midi dans le centre commercial bondé du "Westgate Mall", semant mort et chaos parmi les familles faisant leurs courses et les badauds attablés aux terrasses des cafés du bâtiment de quatre étages. Ils avaiunt ouvert le feu à l'arme automatique et à la grenade sur la foule d'un millier de clients et d'employés du centre, un des lieux de promenade préférés des classes aisées et des expatriés de Nairobi.
"Une justice punitive" contre l'action kényane en Somalie
Les shebab somaliens, liés à Al-Qaïda, ont revendiqué l'attaque en soirée.
"Les moujahidines ont pénétré aujourd'hui vers midi dans Westgate. Ils ont tué plus de 100 infidèles kényans et la bataille se poursuit", ont affirmé les islamistes sur leur compte Twitter, qui a été suspendu dans la nuit. "Ce que les Kényans voient à Westgate, c'est de la justice punitive pour les crimes commis par leurs soldats" en Somalie "contre les musulmans", ont-ils écrit, rappelant avoir "prévenu le Kenya à de nombreuses reprises".
L'armée kényane était entrée en 2011 dans le sud de la Somalie où elle s'est maintenue depuis, dans le cadre d'une force africaine soutenant le gouvernement somalien et qui a infligé de nombreuses défaites aux islamistes.
"Le message que nous envoyons au gouvernement et à la population kényane est et sera toujours le même: retirez toutes vos forces de notre pays", ont ajouté les shebab.
L'attentat de samedi pourrait être le plus meurtrier à Nairobi depuis une attaque-suicide d'al-Qaïda en août 1998 contre l'ambassade américaine, qui avait fait plus de 200 morts.