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Accusé d'avoir tué un ado, un Français échappe au lynchage au Brésil

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- - Yves Jalabert - Flickr - CC

Au Brésil, un Français est accusé du meurtre d'un adolescent de 12 ans. Les proches du garçon ont détruit sa maison et brûlé son restaurant en représailles.

La vie de ce Français, installé au Brésil depuis plusieurs années, a basculé le 12 août dernier. Un jeune Brésilien, Joao Paulo, 12 ans, meurt d'une balle en pleine tête sur sa propriété. Immédiatement, les autorités brésiliennes soupçonnent Jean-Marie, 68 ans, propriétaire terrien. 

Un déferlement de violence

D'après les médias locaux, cités par Le Parisien, Jean-Marie aurait fait usage de son arme alors que quatre adolescents traversaient sa propriété pour y cueillir des fruits. Joao Paulo est mort sur le coup. La nouvelle du décès de l'enfant a alors provoqué une vague de violence sans précédent dans ce coin reculé de l'Amazonie. La propriété de Jean-Marie ainsi que son restaurant sont saccagés puis brûlés par les habitants de Gurupà. Le Français et sa famille échappent de peu aux violences et sont exfiltrés par les autorités brésiliennes.

Une propriété qui fait des envieux

Jean-Marie a-t-il tiré sur des adolescents ou sur des assaillants? L'ancien professeur de sciences médico-sociales de Béziers était armé. Il avait décidé de s'équiper après que sa femme, Benedita, a été agressée trois ans auparavant à coups de crosse de fusil sur leur propriété. De peur, il aurait pu tirer sur un groupe d'ados venus cueillir des fruits sur sa propriété.

Mais selon son avocat, Ismael Moraes, c'est du côté des hommes d'affaires de la région qu'il faut regarder. La propriété de Jean-Marie, plus d'un million d'hectares en pleine forêt, ne faisait pas que des heureux. Depuis plusieurs mois, il était la cible de courrier de menaces et de pressions. L'avocat du Français avance donc l'hypothèse d'un groupe de cambrioleurs dont Jean-Marie aurait eu peur, déjà mis sous tension par les menaces reçues par courrier. Il aurait alors tiré pour se défendre.

Prise en charge par les services consulaires français, la famille de Jean-Marie doit désormais attendre la résolution judiciaire du dossier, procédure qui pourrait prendre plusieurs années.

Paul Aveline