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Salle de shoot à Lille: Martine Aubry attend "la décision du gouvernement"

La maire socialiste de Lille Martine Aubry, lors d'une conférence de presse à Lille, le 3 juillet 2020

La maire socialiste de Lille Martine Aubry, lors d'une conférence de presse à Lille, le 3 juillet 2020 - DENIS CHARLET © 2019 AFP

La ville de Lille a déposé un dossier pour l'expérimentation de cette salle, prévue pour ouvrir au sein du CHU, dans une zone sans "riverains de proximité".

La maire socialiste de Lille Martine Aubry a affirmé lundi qu'elle attendait la "décision du gouvernement" pour ouvrir à Lille une salle de shoot expérimentale, qui devait initialement être lancée début octobre.

"Nous, on est prêts pour commencer. Nous attendons la décision du gouvernement", a déclaré l'ex-ministre lors de sa conférence de presse de rentrée.

Dans le cadre d'une expérimentation nationale en cours de ces salles de consommation à moindre risque, "nous avions, pour ouvrir, de par la loi, jusqu'au 11 octobre. Le gouvernement (...) a demandé 15 jours de plus. Et donc le ministre" de la Santé Olivier Véran "prend un arrêté pour repousser du 11 au 26 octobre la date d'ouverture possible", a-t-elle détaillé.

Des salles déjà expérimentées à Paris et Strasbourg

La ville de Lille a déposé un dossier pour l'expérimentation de cette salle, prévue pour ouvrir au sein du CHU et à l'écart du centre ville.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin s'était, en juin dernier, publiquement opposé à sa création, ce dont s'était "étonnée" Martine Aubry, regrettant une prise de position "inappropriée". Elle avait alors rappelé qu'il reviendrait au Premier ministre de trancher.

Ces salles, déjà expérimentées à Paris et à Strasbourg, permettent à des centaines de toxicomanes de s'injecter de l'héroïne et d'autres opiacés avec du matériel stérile et, dans une moindre mesure depuis fin 2019, de fumer du crack dans un environnement sécurisé.

Le cadre dérogatoire qui leur permet d'exister a récemment été prorogé par le gouvernement au-delà de 2022.

Pas "de riverains de proximité"

Ces structures provoquent l'inquiétude des riverains, qui craignent de voir débarquer dans leur quartier "des toxicos qui vont venir sur la rue, se battre pour passer devant comme ça a été le cas par exemple à Paris", a rappelé Martine Aubry, évoquant des risques de "bagarres" ou de "violences".

Elle souligne cependant que le lieu choisi par la municipalité de Lille présente "l'énorme avantage de ne pas avoir de riverains de proximité".

A Paris, des consommateurs de crack ont été déplacés en septembre de leur précédent lieu de regroupement, pour en soulager les riverains excédés, sur instruction de Gérald Darmanin.

Ils sont depuis parqués dans un square en lisière de périphérique et errent à proximité du quartier des Quatre Chemins, à cheval sur Pantin et Aubervilliers.

M.L. avec AFP