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Multiplication des plans sociaux: Michel Barnier met en place une "task force" au sein du gouvernement

Michel Barnier, le 29 octobre 2024

Michel Barnier, le 29 octobre 2024 - GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Face à la recrudescence soudaine des plans sociaux de grande ampleur, le Premier ministre veut coordonner l'action de tous les ministres concernés pour accompagner au mieux les salariés.

Michelin, Auchan, Valeo, Vencorex ou encore Arkema: les fermetures de sites et autres plans de réorganisation, qui laissent des centaines, voire des milliers de salariés sur le carreau à chaque fois, se multiplient ces dernières semaines en France. De quoi faire planer une vague d'inquiétude chez les Français, qui craignent à nouveau le spectre du chômage. Crainte que Michel Barnier ne veut pas laisser s'installer.

"Je sais, pour avoir été longtemps élu local, combien chaque restructuration, chaque défaillance d’entreprise est un drame pour tant de familles, pour toute une région", assure le Premier ministre dans un entretien à Ouest-France jeudi. Alors, face à la crainte d'un effondrement de l'industrie française, il entend agir avec son gouvernement, "particulièrement mobilisé sur cette priorité".

"Nous mettons en place une 'task force' entre tous les ministres concernés (Travail, Industrie, Finances, Budget…) pour apporter des réponses rapides à chaque situation particulière."

Objectif de cette "task force": "Accompagner, dialoguer avec les entreprises, s’assurer qu’elles trouvent des solutions de reconversion pour leurs salariés (…) et chercher des repreneurs pour les sites, à chaque fois que c’est possible", détaille Michel Barnier.

Audit général des aides publiques versées aux entreprises

Le cas le plus symptomatique est sans doute celui de Michelin. Le géant français du pneu a annoncé la fermeture de ses usines de Cholet et Vannes, avec 1.200 emplois en jeu. Décision qui a vivement fait réagir les syndicats, avec des grèves sur plusieurs sites, et jusqu'à l'échelon national, le sujet devenant politique. La plupart des forces politiques ont notamment demandé à savoir comment Michelin a géré l'argent public perçu pour en arriver à fermer des usines.

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Pour leur répondre, le gouvernement a demandé un audit des aides octroyées à Michelin. "Un audit, ce n’est pas une condamnation", rappelle d'abord Michel Barnier, toujours dans Ouest-France. "Commençons par regarder si l’objectif contractualisé au moment de l’attribution de l’argent a été atteint ou pas." Et le groupe Michelin n’est pas le seul concerné.

"Nous sommes en train de demander à toutes les entreprises qui ont reçu de l’argent public ces dernières années, notamment pour surmonter les crises du Covid et de l’énergie chère, de nous dire ce qu’elles en ont fait."

Le Premier ministre maintient une confiance a priori aux entreprises. "Je pense qu’elles l’ont globalement bien utilisé, montrons-le, en toute transparence, pour qu’il n’y ait pas de soupçon à ce sujet". En cas de mauvaise utilisation de l'argent public, le gouvernement a déjà annoncé qu'il ne demandera pas le remboursement des aides.

Clément Lesaffre