SONDAGE BFMTV. 83% des Français redoutent une hausse du chômage après l'annonce des plans sociaux

D'abord Airbus, puis Auchan et Michelin... Le 16 octobre, Airbus annonce vouloir supprimer des postes dans sa branche défense. Le 5 novembre, c'est au tour d'Auchan de communiquer sur le licenciement de 2.400 personnes. Le même jour, Michelin fait savoir qu'il va fermer les usines de Cholet et de Vannes dans lesquelles travaillent 1 254 salariés.
Ces annonces inquiètent une large majorité des Français, comme l’exprime le sondage Elabe pour BFMTV du 13 novembre 2024, effectué auprès d'un échantillon de 1.000 personnes majeures résident en France, les 12 et 13 novembre.
83% des sondés considèrent que le taux de chômage va significativement augmenter dans les mois à venir suite aux difficultés de certaines entreprise. Cette crainte est partagée par toutes les catégories de population et électorats. Seulement 16 % estiment que ces difficultés sont marginales et n’auront pas d’impact sur le chômage.
Une courte majorité des Français favorable à une aide publique pour les entreprises en difficulté
56% des sondés considèrent qu’il faut davantage aider financièrement les entreprises en difficulté afin de préserver l’emploi. Et ce même si cela aggrave la situation des dépenses publiques.
Les électeurs du NFP se montrent plus nettement favorables à des aides publiques (62%), alors que cette position est minoritaire chez ceux d’Ensemble (44%) et de LR (43%). Les électeurs RN se prononcent à une courte majorité pour une aide envers ces entreprises afin de préserver l’emploi (56%).
La nécessité de conditionner ces aides publiques
Mais ces aides publiques posent question. En effet, des critiques ont été émises sur le fait que des entreprises qui touchent des aides publiques aient annoncé des licenciements alors qu’elles ont récemment versé des dividendes à leurs actionnaires sur la même période.
Ainsi par exemple, Didier Baichère (ancien député LREM) plaide pour une gestion plus stricte de la gestion des aides publiques. Un rapport de l’Assemblée nationale datant de 2021 inclut des suggestions pour suspendre temporairement le versement des dividendes en période de crise, lorsqu'une entreprise bénéficie d’aides publiques pour assurer sa continuité.
Côté syndicat, Yves Veirier, secrétaire générale FO, a critiqué les entreprises qui licencient malgré les aides publiques, et versent des dividendes. Pour lui, il faudrait "qu’à chaque fois qu’il y a aide publique, qu’on contrôle le comportement des entreprises, qu’on interdise les licenciements, qu’on interdise le versement de dividendes".
Plus récemment, Michel Barnier a dit avoir "le souci de savoir" ce que les entreprises qui ferment des usines et suppriment des emplois ont "fait de l'argent public qu'on leur a donné", dans le contexte de l'annonce de la fermeture d'usines Michelin.
Un point de vue partagé par une très large majorité des Français. D'après le sondage Elabe, 90% des sondés estiment que les aides publiques aux entreprises doivent être conditionnées en fonction de l’usage qu’il en est fait (dont 52% disent : "Oui, tout à fait"). Cette demande est quasi unanime parmi l’ensemble des catégories de population et électorats.
Sondage réalisé sur un échantillon de 1 000 personnes représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : sexe,
âge et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération. Interrogation par Internet du 12 au 13 novembre 2024.