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Fillette percutée à Vallauris: l'avocat de la famille pointe du doigt une route "particulièrement dangereuse"

Kamilya, la fillette de 7 ans qui a été percutée par un motocross le 29 août 2024 à Vallauris (Alpes-Maritimes).

Kamilya, la fillette de 7 ans qui a été percutée par un motocross le 29 août 2024 à Vallauris (Alpes-Maritimes). - DR

Une enfant de 7 ans, prénommée Kamilya, a été percutée violemment par une moto à Vallauris, dans les Alpes-Maritimes. Son pronostic vital est "très engagé", selon le parquet de Grasse. L'avocat de sa famille s'interroge sur une responsabilité de la commune.

Une famille en demande de justice. L'avocat des proches de Kamilya, cette enfant de 7 ans qui se trouve entre la vie et la mort après avoir été percutée par une moto jeudi 29 août, appelle pour une enquête fouillée, pointant du doigt une possible responsabilité de la ville dans ce drame.

"Les maires ont des responsabilités particulières avec leur pouvoir de police administrative, qui englobe la sécurité routière. La justice doit se demander si la Ville a pris les bonnes mesures sur cette route", avance ce dimanche 1er septembre maître Nabil Boudi auprès de Nice Matin.

L'avocat ne pointe cependant pas seulement du doigt la commune, mais appelle à s'interroger sur une responsabilité partagée dans cet accident. "Il peut y avoir plusieurs auteurs", souligne-t-il ainsi, alors qu'il est questionné sur le rôle du conseil départemental.

Une route "accidentogène"

Préférant ne pas s'avancer sur une potentielle responsabilité du motard - "la présomption d'innocence s'applique", rappelle-t-il - Maître Nabil Boudi souligne la dangerosité de la route sur laquelle s'est déroulée l'accident.

"Tous les Vallauriens savent qu’elle est particulièrement dangereuse. Ils la qualifient clairement d’accidentogène", clame-t-il.

"Pourquoi avoir attendu qu’un tel drame se produise pour réfléchir à des mesures? D’autres enfants ont été percutés. Le drame qui a touché Kamilya n’est pas isolé", déplore l'homme de loi.

Le maire de Vallauris Kévin Luciano a déjà assuré à BFMTV que des "aménagements" étaient envisagés sur cette route par la commune et le département. "Ce n'est pas le procès d'une route, c'est le procès d'un individu", avait-il aussi cependant ajouté.

Une pétition a par ailleurs été lancée par des habitants de la commune, réclamant des "mesures de sécurité routière à Vallauris" sur la voie concernée. Elle avait récolté plus de 2.500 signatures ce dimanche.

Une famille "au chevet" de Kamilya

Alors que quelques jours se sont écoulés depuis le drame et que Kamilya est actuellement dans un coma artificiel, Maître Nabil Boudi assure que sa famille est "au chevet de leur fille" et comme déjà "endeuillée", alors que son père s'était dit pessimiste sur son pronostic vital.

Leur avocat assure que les parents de Kamilya n'ont "qu'une obsession: la justice". "La famille demande une enquête efficace et sérieuse", assure-t-il.

Un suspect mis en examen

Mis en examen, le suspect a été relâché samedi, malgré les réquisitions du parquet et l'avis favorable du juge d'instruction en charge de l'affaire.

Il a obligation de "se présenter une fois toutes les deux semaines au commissariat d’Antibes", a interdiction de se rendre à Vallauris ni d'"entrer en contact avec la victime de l'infraction, ses parents, frères et soeurs de quelque manière que ce soit".

Il a également dû remettre son permis de conduire au greffe du tribunal et il lui est interdit de quitter le département des Alpes-Maritimes. Le parquet a indiqué avoir fait appel de cette décision.

"La famille est consternée" que le conducteur n'ait pas été placé en détention provisoire, a expliqué à l'AFP Me Nabil Boudi, qui pour sa part estime que "l'appel sera étudié, en général dans un délai de 10 à 15 jours".

Après cette décision, le père de Kamilya a tenu des propos virulents ce dimanche sur sa page Facebook, accusant la justice française de laxisme. "À partir de demain les citoyens qui n'ont pas été arrêtés en flagrant délit savent qu'ils peuvent rouler comme il veulent, faire les fous sur la route, tuer. Aucun respect pour notre fille ni pour nous-mêmes", a-t-il dénoncé.

Juliette Desmonceaux