"Elle nous donnait la force de bouger": la douleur d’un père, six ans après l’attentat du 14-Juillet à Nice

Pour la première fois depuis six ans, Jacques Borla est revenu sur la Promenade des Anglais. C'est là, le 14 juillet 2016, que sa fille, Laura, 13 ans et demi, a été tuée, percutée par le camion conduit par l'auteur de l'attentat. Au total, 86 personnes sont mortes ce jour-là et plus de 400 blessées.
"On était en file indienne et on a entendu le camion. Quand j'ai levé la tête, j'ai vu les gens qui allaient à droite, à gauche, qui étaient déjà renversées", témoigne le père de famille au micro de BFM Nice Côte d'Azur.
Sur la promenade, Jacques souligne les travaux de sécurisation qui ont été menées par la Ville depuis l'attentat. "Ils ont tout changé, il n'y avait pas ça", dit-il en désignant les plots et les câbles installés tout le long.
L'émotion encore vive
L'émotion est difficile à contenir pour le père de famille qui préfère se rendre dans les jardins de la Villa Masséna. C'est là qu'est installé le mémorial des Anges qui rend hommage aux 86 victimes avec leurs photos. Une oeuvre mémorielle sera, elle, dévoilée ce jeudi après-midi sur la Promenade des Anglais.
Ces jardins sont l'occasion pour le père de famille de parler de sa fille, Laura. "Elle nous donnait la force de bouger. Il fallait qu'on bouge toujours, qu'on aille à droite à gauche, partout. Il ne fallait pas rester à la maison en fait", se souvient Jacques.
"On vit avec sa sœur jumelle et je pense que pour moi ou ma femme [...] on a l'impression de la voir", ajoute-t-il.
Jacques entend bien continuer à se battre pour sa fille et les autres victimes afin que leur souvenir reste. "J'ai peur qu'après le procès ou plus tard, ça commence à disparaître", conlut Jacques.
Il sera parmi les parties civiles lors du procès qui s'ouvre en septembre devant la cour d'assises spéciale de Paris et espère des réponses et des condamnations pour les huit personnes jugées.