"On est plus inquiets": après la disparition d'Émile, l'angoisse des parents du département

Une disparition inexplicable, mais des conséquences très concrètes. Dans les Alpes-de-Haute-Provence, la famille d'Émile est toujours sans nouvelles de ce petit garçon de deux ans et demi, dont la trace a été perdue à hauteur du hameau du Haut-Vernet le 8 juillet dernier.
Près de neuf jours plus tard, les recherches sont entrées dans une nouvelle phase et l'enquête de flagrance, ouverte dès le signalement de la disparition, a automatiquement basculé en enquête préliminaire ce lundi.
"Énormément d'appels"
Dans la région, le mystère qui englobe cette disparition — les enquêteurs n'excluent aucune piste dans ce dossier — amène les parents à bien plus de vigilance. Ainsi, au Vernet, commune dont dépend le hameau, une sorte de paranoïa ambiante a peu à peu remplacé la tranquillité dans ce minuscule village de 125 âmes.
À BFMTV, Annabelle Sellier, propriétaire de la Colline des lutins, une ferme pédagogique où les enfants peuvent facilement venir à la rencontre des animaux, assure qu'au vu de la situation, les parents locaux sont bien plus réticents à participer à des activités avec leurs enfants.
"On a énormément d’appels de gens inquiets, qui se demandent s’ils peuvent se permettre d’amener leurs enfants, de deux ans et demi ou trois ans, dans notre parc pour passer une bonne journée malgré le drame qui s’est passé à côté", dit-elle.
"C'est un peu inquiétant"
Les remous de cette disparition vont bien au-delà du Vernet. Dans les Alpes-de-Haute-Provence, le lac de Serre-Ponçon est un haut lieu du tourisme local, extrêmement fréquenté lors des mois estivaux. Là encore, les parents redoublent de vigilance et ne quittent pas leurs enfants des yeux.
"On est plus inquiets et on fait plus attention même si on faisait déjà très attention avant. Si on le perd de vue deux secondes, on est plus inquiets, alors qu’avant on se tournait, on le voyait, et voilà", dit une mère de famille.
Quelques kilomètres plus loin, dans une autre station familiale de la zone, on emploie les mêmes précautions.
"C’est un peu plus inquiétant car on est tout près du lieu où ça s’est passé, c’est pour ça je pense. Je reste près d’elle, je ne la laisse jamais sans surveillance", raconte une grand-mère.
L'enquête se poursuit
Une inquiétude favorisée par le mystère qui entoure la disparition de l'enfant. La semaine passée, les trente maisons du hameau du Haut-Vernet ont été visitées, les 25 habitants auditionnés, tous les véhicules inspectés, et 97 hectares de champs et de bois ratissés. En vain pour l'instant.
"Aucune thèse n'est privilégiée, aucune thèse n'est exclue", avait encore insisté jeudi soir le procureur de Digne, en confirmant que la deuxième phase de l'enquête était désormais ouverte, consistant à analyser "la masse considérable de données" recueillies, et notamment les données de téléphonie et les 1200 messages laissés sur la ligne d'appel dédiée.