Disparition d'Émile: le "temps long" de l'enquête débute, aucune piste n'est écartée

Le mystère persiste. Près de six jours après la disparition du petit Émile, un ultime ratissage réalisé à hauteur du hameau du Haut-Vernet n'a pas permis de retrouver la trace de ce petit garçon de deux ans et demi qui s'est volatilisé samedi dernier, en fin de journée, après avoir échappé à l'attention de ses grands-parents.
Lors d'un point presse organisé jeudi en fin de journée, le procureur de Digne-les-Bains, Rémy Avon, a indiqué que pour l'heure, "aucune thèse n'est privilégiée, aucune thèse n'est exclue." II a également confirmé que la deuxième phase de l'enquête était désormais ouverte.
"Les investigations actuelles, qui étaient sur une disparition inquiétante, vont maintenant s’orienter vers une piste plus criminelle. On va sans doute être obligé d’admettre qu’il n’a pas pu sortir tout seul de cette zone sans l’aide, la complicité, ou la contrainte d’un tiers", indique, à BFMTV, Jacques Morel, général de gendarmerie et ancien patron de la section de recherches de Versailles.
"Élément anodin"
Dans les faits, cette nouvelle phase consiste à analyser "la masse considérable de données" recueillies pendant ces cinq jours d'investigations, et notamment les données de téléphonie, qui doivent être recoupées avec les déplacements des riverains, et les 1200 messages laissés sur la ligne d'appel dédiée. Pour les enquêteurs, l'objectif est clair, ne laisser aucune piste de côté.
"Un élément qui apparaîtrait aujourd’hui anodin peut être un élément révélateur dans la suite de l’enquête", explique, encore à BFMTV, Marc Rollang, capitaine de gendarmerie et porte-parole de l’association Gendarmes et citoyens.
Selon lui, l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale, qui prend la main sur cette nouvelle phase de l'enquête, est composé de "gens spécialistes dans l’expertise scientifique" qui doivent faire jaillir "la preuve formelle, incontestable."
Hameau verrouillé
En parallèle, les auditions et les fouilles vont continuer. Dans le hameau, les 30 maisons ont d'ores et déjà été fouillées, les 25 habitants interrogés, tous les véhicules ont été visités et au total ce sont donc 97 hectares de champs, de bois ou de terrains escarpés qui ont été ratissés.
Désormais les quelques gendarmes qui resteront sur place dans le village auront pour seule mission de verrouiller le hameau au grand public.
Sanctuarisé depuis mardi, pour "protéger l'enquête", un premier arrêté municipal courant jusqu'à jeudi soir, le Haut-Vernet va en effet être bouclé quelques jours supplémentaires et au moins durant ce long week-end. Afin de "protéger les familles et canaliser un éventuel tourisme de curiosité, j'ai prorogé cet arrêté", a confirmé François Balique, le maire du village du Vernet.