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"Ils se sont protégés": le journaliste qui a interviewé les parents d'Émile raconte

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Les parents d'Émile ont parlé pour la première fois à la presse, près de deux mois après la disparition de leur enfant dans les Alpes-de-Haute-Provence. Le journaliste qui les a interviewés raconte.

"À un moment donné, j’ai reçu un appel ‘bonjour c’est Marie, je suis la maman du petit Émile'". Près de deux mois après la disparition de l'enfant de deux ans et demi, ses parents ont donné une interview à Famille Chrétienne, publiée ce mardi.

"Ils essaient de vivre leur épreuve dans la foi et ils voulaient avoir un interlocuteur qui comprenne ce paramètre et qui n'en rigole pas (...) Le principal de leurs confidences ne porte pas sur l'enquête mais sur leur vie intérieure", explique Samuel Pruvot, le rédacteur en chef du média qui a réalisé l'interview, à BFMTV.

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"C'est terriblement coûteux"

Ce dernier est donc allé à la rencontre des parents d'Émile mercredi dernier au Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), dans la maison des grands-parents où l'enfant a été vu en dernier.

"Leur souhait était que cet échange puisse avoir lieu à l'endroit même de la disparition de leur fils", explique Samuel Pruvot sur le plateau de BFMTV.

"J'ai perçu une gêne et une crainte (...) En fait, entre eux, ils parlent de cette disparition, en famille, avec leur cercle d'amis. Jamais ils n'en parlent à un étranger", continue-t-il. Samuel Pruvot décrit avoir retrouvé le couple "lessivé" au lendemain de leur première rencontre: "C'est terriblement coûteux de verbaliser cette aventure".

"C'est le grand huit, ils ont des hauts et des bas. (...) L'émotion gagne tous ceux qui sont autour de la table", continue-t-il.

"Ils se sont protégés"

Depuis la disparition de l'enfant, les parents d'Émile ne s'étaient pas exprimés auprès des médias, sans pour autant vivre comme des reclus.

"Je pense qu'ils se sont protégés. C'est une grande famille, (...) il y a du passage, il y a des amis. Ils n'étaient pas vraiment reclus mais prudents pour qu'ils ne soient pas embêtés", détaille le rédacteur en chef de Famille Chrétienne.

Surtout que les parents d'Émile ont dénoncé dans cette interview des "contrevérités révoltantes" sur la famille, des "détails faux (...) et qui nous blessent".

"Ce qui les a gênés, c'est de laisser entendre qu'ils étaient intégristes (...) Ça rajoute de la souffrance à la souffrance", détaille le rédacteur en chef de Famille Chrétienne ajoutant que "ce qu'ils ont voulu faire passer comme message est que c'est trop grave la disparition d'Émile pour mettre de la politique dedans".

Aucun commentaire sur l'enquête

Avant tout, Marie et Colomban souhaitent remercier ceux qui les soutiennent dans cette "terrible épreuve". Samuel Pruvot l'affirme: "Leur message principal est d'abord de dire merci à tous les Français qui jusqu'à aujourd'hui, et ça continue, se sont mobilisés pour eux. Ils ont fait l'effort d'écrire, d'envoyer des SMS, d'envoyer des fleurs."

Les parents d'Émile n'ont pas voulu s'exprimer sur l'enquête toujours en cours, "soit par ce qu'ils ne savent rien soit parce que l'enquête avance dans un sens et qu'il ne faut pas la perturber". Deux mois après la disparition, le couple garde un espoir que leur enfant est toujours en vie même s'il "imagine malheureusement le pire".

Le mystère demeure sur la disparition de l'enfant, le 8 juillet dernier, dans le Haut-Vernet. L'enquête a été élargie aux chefs d'"enlèvement, arrestation, détention et séquestration de mineur".

Julie Roeser, Camille Fournier et Marine Langlois