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Hautes-Alpes: 300 personnes manifestent contre les arrestations de réfugiés à Montgenèvre

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Des demandeurs d'asile ont été interpellés pendant la manifestation, avant d'être sortis du véhicule de police et emmenés sur le territoire français par la foule présente sur place.

300 personnes ont manifesté devant les locaux de la police aux frontières samedi soir à Montgenèvre, dans les Hautes-Alpes, lors d'une "Grande maraude solidaire" pour dénoncer les arrestations de réfugiés à la frontière.

Entre six et sept demandeurs d'asile ont été interpellés pendant la manifestation. L'interpellation a eu lieu alors que les sans-papiers se tenaient à seulement 50 mètres de la frontière. Rapidement, ils ont été extirpés du véhicule de police et emmenés sur le territoire français par la foule présente. Ils ont ensuite été transportés par des véhicules de Médecins sans frontières jusqu'à Briançon.

Plusieurs associations de défense des droits de l'Homme étaient présentes sur place, comme Médecins sans frontières, Amnesty international ou la Cimade.

"Le respect du droit à la frontière n'est pas appliqué"

Pour les associations présentes, la scène révèle un dysfonctionnement dans la prise en charge des réfugiés arrivés sur le sol français.

"Ça montre surtout que le respect du droit à la frontière n'est pas appliqué, en tout cas pas selon les textes", dénonce sur BFM Dici Aimele Meftah, bénévole pour l'association Médecins du monde, rappelant que les personnes interpellées doivent voir leur demande d'asile être examinée avant que soit prise la décision ou non de les expulser.

"Il y a une aggravation de l'attitude illégale, dangereuse et barbare du gouvernement qui, au lieu d'accueillir les gens, ne cesse d'augmenter la présence des forces de l'ordre et les injonctions à refouler les personnes qui frappent à la porte de notre pays en toute illégalité et au mépris de leurs droits", considère Michel Rousseau, président de l'association Tous migrants.

Différence de traitement?

La question de la prise en charge des sans-papiers rejette un sens particulier dans le contexte de la guerre en Ukraine, où la population française est particulièrement sensibilisée au sujet, et soulève de nouvelles problématiques.

"On milite principalement pour le respect du droit à la frontière et aussi dans le contexte actuel pour une cohérence des propositions faites pour toutes les personnes qui cherchent refuge en Europe", explique la bénévole, évoquant une possible différence de traitement entre réfugiés ukrainiens et non-ukrainiens.

"Aujourd'hui, avec la guerre en Ukraine, peut-être que plus de gens vont se rendre compte que le sort des Ukrainiens est aussi le sort des personnes qui traversent la montagne dans le Briançonnais pour tenter d'obtenir un avenir dans notre pays", espère Michel Rousseau.

Juliette Desmonceaux