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Haute-Provence

"Les gens vont mourir": 200 personnes mobilisées pour la réouverture complète des urgences de Manosque

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Les syndicats mènent des mobilisations dans tout le département des Alpes-de-Haute-Provence pendant plusieurs semaines pour demander la réouverture des urgences 24 heures sur 24. Ce 3 juin, les manifestants étaient devant l'hôpital de Manosque.

Le retour des urgences ouvertes 24 heures sur 24 heures, un enjeu crucial à Manosque. Ce mardi 3 juin près de 200 personnes se sont rassemblées devant l'hôpital Louis Raffalli pour réclamer le retour des urgences à temps plein, sans régulation.

Les syndicalistes dénoncent un "black out sanitaire", "un déni total de la situation", qui concerne les trois hôpitaux du département.

Une mobilisation du même acabit avait déjà eu lieu à Digne-les-Bains le 27 mai. Les syndicalistes comptent renouveler la manifestation tous les mardis jusqu'au 17 juin pour une ouverture des urgences des Alpes-de-Haute-Provence sept jours sur sept.

"Je suis très en colère"

Parmi les manifestants, des professionnels, des syndicalistes, mais aussi des citoyens, qui réclament le droit à être soigné dans les meilleures conditions.

Mireille s'est rendue devant l'hôpital pancarte en main. Les urgences, elle les connaît bien et craint surtout que leurs fermetures mettent en danger les enfants. "Le 25 janvier 2023, nous avons attendu 3h30 les secours pour mon petit-fils, qui présentait des symptômes de leucémie. Il est arrivé à Marseille avec 90% de cellules cancéreuses dans le sang donc en état de mort", raconte cette grand-mère.

"Aujourd'hui, je suis très très en colère. On est restés 15 jours dans l'attente de savoir si on le sauverait ou pas, ça ne peut pas rester silencieux."

Comme elle, les administrés mobilisés espèrent voir émerger des solutions pour éviter les drames.

Colette, Dignoise, s'est déplacée spécialement à Manosque pour demander la réouverture des urgences 24 heures sur 24. "J'étais pharmacienne et quand j'étais à la fac on nous disait déjà qu'il y aurait une pénurie de médecins avec le baby-boom, c'est un scandale."

"Les gens vont mourir", assure de con côté Alain, scandalisé. "Aujourd'hui, les gens vont mourir par manque de soins, par manque d'urgence." Pour René, habitant de la Motte-du-Caire, supprimer les moyens aux services publics "est inadmissible".

Une prochaine manifestation à Sisteron

La CGT 04 compte bien poursuivre ses actions, afin de faire comprendre la gravité de cette situation. "On est très déterminés, et on voit que la population et les élus sont derrière nous", assure Cédric Volait, coordinateur régional CGT Santé et Action Sociale Provence-Alpes-Côte d'Azur.

"On se rend compte qu'il y a trois services d'urgences fermés la nuit dans le département, y compris quand ils sont régulés. Il y a des dysfonctionnements qui se multiplient", poursuit-il.

Mardi prochain, les manifestants continueront donc leur mobilisation, cette fois-ci à Sisteron. Ils comptent faire entendre leur colère devant la préfecture. Une pétition a également été lancée ce mardi et sera directement envoyée au ministère de la Santé. S'ils n'obtiennent pas de réponse, les syndicalistes prévoient de monter à Paris.

Fanny Péchiney