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Accès aux urgences dans les Alpes-de-Haute-Provence: une situation "critique" selon la CGT

Une manifestante de la CGT devant les urgences de Digne-les-Bains, le lundi 26 mai 2025.

Une manifestante de la CGT devant les urgences de Digne-les-Bains, le lundi 26 mai 2025. - BFM DICI

Dans les Alpes-de-Haute-Provence, l’accès aux urgences devient de plus en plus compliqué. Fermetures la nuit, manque de personnel, régulation par le 15… Une situation que dénonce la CGT Santé, en lançant une série de quatre rassemblements. Le premier a eu lieu ce lundi 26 mai, à Digne-les-Bains.

L’accès aux urgences devient de plus en plus difficile dans les Alpes-de-Haute-Provence. Entre fermetures nocturnes, manque criant de personnel et tri des appels sur le 15, les professionnels de santé comme les usagers s'inquiètent.

Jugeant cette situation comme une dégradation inacceptable du service public hospitalier, la CGT Santé a lancé une série de rassemblements dans le département. Le premier a eu lieu ce lundi 26 mai à Digne-les-Bains, devant l'hôpital, rassemblant plus de 200 personnes.

"Le risque principal serait de banaliser, de s’habituer à la gravité de la situation d’aujourd’hui", lance à BFM DICI, Cédric Volait, coordinateur régional CGT Santé et Action Sociale PACA.

"On en a marre"

Devant l’un des derniers services d’urgences encore ouverts du département, les manifestants se sont réunis pour se faire entendre. "Urgences pédiatrie en danger tous concernés", peut-on lire sur certains panneaux apportés, mais également "Urgence" marqué sur des tombes en bois.

"On en a marre d’avoir des services fermés, marre d’avoir des patients refoulés à l’entrée des urgences. Maintenant, on veut des solutions pérennes et rapides", continue le syndicaliste.

L'inquiétude est d’autant plus grande à l’approche de l’été, période durant laquelle les congés du personnel médical coïncident avec l’arrivée massive de touristes. "Si on ne s’en sort déjà pas en mai, comment ce sera en juillet?", alerte-t-il, appelant à un renforcement global des services hospitaliers dans le département.

Plusieurs kilomètres pour être diagnostiqué

Sur place, les témoignages affluent, tous plus alarmants les uns que les autres. Hamed, 31 ans, Dignois, confie à BFM DICI: "J’ai connu un temps où j’avais beaucoup de problèmes médicaux. Et je me suis senti en sécurité quand j’ai été pris en charge immédiatement aux urgences".

"Aujourd’hui, il faut appeler et faire un diagnostic téléphonique pour peut-être pouvoir s’y rendre", ajoute-t-il.

Un peu plus loin, devant l’entrée de l’hôpital, Maryse, 73 ans, se souvient d’un événement qui l'a marqué: "J’ai un camarade qui a vu sa femme faire un AVC. Il a fallu qu’il l’emmène jusqu’à La Timone. C’est inhumain".

Plusieurs kilomètres de route en plus pour être diagnostiqué, une expérience qu’a vécue Florence avec sa mère âgée de 80 ans.

"Trouver un spécialiste devient de plus en plus compliqué. Il n’y a plus de rhumatologue, presque plus de cardiologue", explique la manifestante de 60 ans venue des Mées.

"Dans le département le plus vieillissant de la région, on supprime les soins au lieu de les renforcer. C’est vraiment catastrophique", ajoute-t-elle.

La mobilisation ne fait que commencer. Un second rassemblement est déjà prévu le mardi 3 juin devant l’hôpital de Manosque, avec le même objectif: garantir un accès équitable aux soins pour chaque habitant des Alpes-de-Haute-Provence.

Jorick Margrit avec Sylvain Allemand