Gap: le procès du chirurgien Gilles Norotte s'ouvre ce mercredi au tribunal

Le chirurgien gapençais Gilles Norotte comparaît à partir de ce mercredi devant le tribunal correctionnel de Gap. Il est poursuivi pour des infractions de recherches biomédicales sans autorisation et sans consentement, commises entre janvier 2015 et décembre 2017.
Il avait à l'époque pratiqué des opérations de cimentoplastie discale, une pratique qui consiste à injecter du ciment dans les disques de la colonne vertébrale pour réparer une fracture ou soulager des douleurs. Une méthode non valide en France.
Des ressentis différents selon les patients
Plusieurs patients ayant subi la cimentoplastie discale estiment avoir de lourdes séquelles. C'est le cas d'Éliane Bernard qui, depuis son opération en 2017, souffre de douleurs intenses du dos, qu’elle soit debout, assise ou allongée.
"J'ai souffert, mais après il y a eu un petit peu de mieux, puis à nouveau les douleurs sont revenues, raconte-t-elle au micro de BFM DICI. En 2020, j'ai vu un neurochirurgien sur Marseille qui m'a expliqué ce qu'il pourrait me faire, mais il m'a dit c'est trop risqué, je ne vous opère pas. Il voulait passer par le ventre, pour gratter tout le ciment des cinq disques mais c’était trop risqué, il m'a dit je ne vous le fais pas."
À ce jour, elle ne peut pas subir une nouvelle opération. Mais, contrairement à Eliane Bernard, d’autres patients sont satisfaits du chirurgien Gilles Norotte. Christine Fourtouil, ne ressent aucune douleur depuis son opération. "On m'avait expliqué ce que c'était, explique-t-elle. Ça s'est très bien passé, j'ai été hospitalisé trois jours. Ils m'ont levé et le tronc était droit. Je n'avais aucune douleur!"
Depuis, l'ancienne patiente du chirurgien de Gap explique même avoir "repris une vie normale", faire de la marche en montagne et s'occuper de ses petits-enfants "tout à fait normalement". "Je suis très reconnaissante envers le docteur Norotte d’avoir pratiqué cette intervention, je trouve ça vraiment très dommage ce qu'il lui arrive", ajoute-t-elle.
L'année dernière, le Centre national de gestion des praticiens hospitaliers a décidé d’éloigner définitivement du Chicas le Docteur Gilles Norotte.
En janvier dernier, ce dernier contestait "fermement avoir commis la moindre infraction" et se disait prêt à "s'expliquer sereinement". Il encourt jusqu'à trois ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende pour chacune des infractions.