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Chicas de Gap: des patients du Collectif Cimentoplastie bientôt examinés par un expert

L'hôpital de Gap (image d'illustration)

L'hôpital de Gap (image d'illustration) - JEAN-PIERRE CLATOT / AFP

Au moins neuf patients, dont la mère du nageur Alain Bernard, estiment que le Dr Norotte est à l’origine d’une dégradation de leur état de santé. Ils passeront devant un expert de Nîmes à partir les 29 novembre et 6 décembre prochains.

Selon les informations de BFM DICI, un chirurgien de Nîmes, désigné comme expert dans le dossier qui oppose plusieurs patients au docteur gapençais Gilles Norotte, va bientôt rencontrer les plaignants pour les examiner.

Neuf patients, tous opérés pour des problèmes de dos au Chicas de Gap ces dernières années, doivent être examinés à partir de la fin du mois de novembre. Au moins trois d’entre eux le seront le 29 novembre et un autre le 6 décembre. Ceux qui ont moins de 70 ans devront se déplacer à Nîmes. L’expert se rendra en revanche sur Gap pour les autres.

Pour rappel, ces patients reprochent au Docteur Gilles Norotte un manque d’informations au moment de leur opération et dénoncent l’utilisation d’une méthode (la cimentoplastie discale) qui divise le corps médical. 

Se prononcer sur plusieurs aspects

Parmi les patients, se trouve Eliane Bernard, la mère du nageur Alain Bernard. Âgée de 72 ans et bien qu'elle n'ait pas encore de date précise, elle attend avec impatience la venue de l'expert à Gap.

"J'ai cinq disques qui sont concernés dans mon dos. En juin dernier, j'ai vu un neurochirurgien à Marseille pour une éventurelle opération qui visait à retirer ce ciment. Mais c'est trop risqué et l'opération ne se fera pas. Alors, quand je suis en crise, je prends des anti-inflammatoires", explique Éliane Bernard à BFM DICI.

"Cet expert va devoir se prononcer sur plusieurs aspects: l’état de santé des patients, les informations qu’ils ont reçues par le chirurgien et si les gestes chirurgicaux et les techniques utilisées étaient conformes aux données acquises par la science au jour de l’intervention", précise Maître Guillaume Pialoux, avocat des patients examinés, à BFM DICI.

En relation avec le Docteur Hammami

Dans un premier temps, un expert de Strasbourg avait été choisi. Mais cela faisait trop loin pour les patients. C’est finalement un chirurgien de Nîmes qui a été désigné par le tribunal de Gap. "Comme par hasard, cet expert est un ami du Docteur Hammami", peste-t-on dans l’entourage de Gilles Norotte. Raouf Hammami est considéré comme le lanceur d’alerte qui a dénoncé le recours à la cimentoplastie discale de son confrère.

Selon nos informations, l’expert désigné, spécialiste du rachis, a bien côtoyé Raouf Hammami par le passé puisque les deux hommes ont débuté leur formation ensemble, avant que le Docteur Hammami ne quitte la région nîmoise en 2001 pour les Hautes-Alpes.

Il y a quelques mois, l’expert a d’ailleurs informé toutes les personnes concernées par ce dossier qu’il avait par le passé été en relation avec le Docteur Hammami. Mais officiellement, personne n’a trouvé à y redire pour l’instant.

Rapport quatre à six semaines après l'examen

"Cet expert est un grand professionnel. Connu et reconnu par le milieu médical. Il est certain qu’il effectuera son travail avec la plus grande précision et le plus grand sérieux possible", souffle une source proche du dossier.

Le rapport de l’expert sera rendu quatre à six semaines après l’examen du dernier patient. Cette expertise entre dans le cadre de la procédure au civil qui doit engager ou non la responsabilité professionnelle du Docteur Norotte et fixer d’éventuels dommages et intérêts.

Concernant le volet judiciaire, la balle est actuellement dans le camp du procureur de Gap. "Mon enquête pénale est clôturée et en cours d’étude. Une décision sera prise prochainement", confirme Florent Crouhy à BFM DICI.

Soit le parquet de Gap décide de poursuivre Gilles Norotte et un procès aura lieu. Soit les plaintes des patients seront classées sans suite.

Valentin Doyen