Disparition d'Émile: comment travaillent les enquêteurs pour tenter de retrouver la trace de l'enfant

Un travail de fourmi. Plus de dix jours après la disparition d'Émile, ce petit garçon de deux ans et demi qui s'est volatilisé à hauteur du hameau du Haut-Vernet, l'enquête est entrée dans une nouvelle phase. Après un vaste travail de ratissage de la zone, qui a mobilisé 80 gendarmes, l'heure est désormais au travail d'exploitation des données récoltées lors de cette première étape.
Cette tâche est assurée par 25 gendarmes enquêteurs de la Section de recherche de Marseille et du groupement de gendarmerie des Alpes-de-Haute-Provence, qui composent la cellule nationale d’enquête mise en place par la justice dans le cadre de cette affaire.
Pour avancer dans leurs investigations, ceux-ci sont en capacité de disposer de tous les moyens nationaux et régionaux de la gendarmerie. Dans les moyens “nationaux” ils peuvent solliciter l’IRCGN (Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale) pour ses compétences scientifiques, mais aussi tous les instituts ou offices centraux de la gendarmerie et les techniques de la gendarmerie.
Plusieurs axes
Dans le détail, les semaines à venir vont s'articuler autour de plusieurs axes pour les enquêteurs. Dans un premier temps, ils vont devoir reprendre l'intégralité des auditions menées lors des premiers jours de la disparition. Depuis plusieurs jours, les enquêteurs se sont rendu compte que plusieurs personnes étaient bien présentes au Haut-Vernet le samedi 8 mai dernier. De fait, leurs véhicules ont été scrupuleusement fouillés et inspectés.
Autre axe important, les relevés téléphoniques. Via les opérateurs, les enquêteurs ont pu récupérer les données de la zone. Sont alors étudiés les bornages des téléphones qui étaient là au moment des faits: les appels passés, les SMS reçus...
Ils devront également procéder à l'analyse des objets récupérés lors des ratissages, mais aussi durant les visites des bâtiments de la zone ou sur les voitures, comme cela a été le cas pour la trace de sang identifiée dans un véhicule.
Les enquêteurs vont également s'astreindre à des levées de doutes, comme samedi dernier, lorsque les enquêteurs ont été alertés d'une odeur suspecte dans la vallée ainsi qu'un feu repéré dans une zone montagneuse.
La vidéosurveillance reste également une option. Si la commune du Vernet et son hameau ne sont pas équipés de caméras, les enquêteurs ont toutefois pu obtenir tous les enregistrements réalisés sur les axes routiers de la région, dans un souci de conservation de données. Ces images sont mises à l'abri de la destruction par l'opérateur des routes, et pourront être utilisées au besoin.
Temps long
Comme l'a indiqué une source proche du dossier à BFMTV, l'analyse de tous ces éléments peut prendre jusqu'à "plusieurs semaines." Logiquement, certaines vérifications peuvent être faites dans l'urgence.
Pour l'heure, la justice n'écarte ni ne favorise aucune hypothèse. Lundi, l'enquête a basculé sous le régime de l'enquête préliminaire, a indiqué le parquet de Digne.