Disparition d'Émile au Vernet: la téléphonie au cœur de la nouvelle stratégie de recherche

"Nous allons adapter le dispositif pour qu’il soit plus ciblé et plus sélectif". Lundi soir, les autorités ont annoncé un redéploiement des moyens de recherches pour tenter de retrouver le petit Émile, porté disparu depuis samedi après-midi au Vernet. S'il n'y aura plus de battues organisées pour l'heure, les enquêteurs restent sur le terrain notamment avec des "moyens spécifiques à la recherche de traces et d'indices".
Si aucune hypothèse n'est privilégiée dans cette disparition, les mots du préfet et du procureur des Alpes-de-Haute-Provence, qui ont tenu une conférence de presse lundi soir, laissent à penser que les enquêteurs vont changer de stratégie et se pencher sur la piste de l'intervention d'une tierce personne dans la disparition du petit garçon de 2 ans et demi, notamment au travers d'"investigations diversifiées".
"L'enfant, ce n'est pas comme un adulte, il n'a pas de téléphone donc il y a des moyens sur lesquels on ne peut pas travailler, la géolocalisation, par exemple, on ne peut pas", prévenait sur BFMTV la lieutenante-colonel Nassima Djebli, porte-parole de la gendarmerie nationale.
15 gendarmes, dont trois depuis la section de recherches de Marseille, vont désormais s'atteler à examiner la téléphonie dans ce village du Vernet.
Investigations téléphoniques
Les gendarmes vont chercher à déterminer qui se trouvait dans ce périmètre du Haut-Vernet, ce hameau de quelques dizaines de maisons, peu fréquenté, quand le petit Émile a disparu. Ce travail classique d'enquête judiciaire va permettre de déterminer qui était présent mais aussi qui est passé.
"La téléphonie peut apporter beaucoup de choses", estime le général François Daoust, l'ancien directeur de l'IRCGN et du Pôle judiciaire de la gendarmerie.
Selon le récit des grands-parents, Émile a échappé à leur surveillance en fin d'après-midi samedi. Deux témoins affirment avoir vu le petit garçon dans une rue descendante à proximité du domicile familial. "À partir des déclarations des uns et des autres, on va essayer de faire une chronologie la plus proche possible de ce qui est supposé avoir eu lieu", poursuit le général Daoust.
"Les bornages vont alors donner un certain nombre de téléphones qui seront tous vérifiés", indique l'ancien gendarme.
Périmètre de recherche resserré
Ce travail d'investigation intervient dans une stratégie de recentrage des recherches. Alors qu'un périmètre sur un rayon de 5 kilomètres a été parcouru par les dizaines de gendarmes mobilisés depuis samedi, appuyés par les centaines de bénévoles, les équipes cynophiles, les renforts aériens, notamment les caméras thermiques, les enquêteurs vont désormais se concentrer sur le premier cercle de recherches, à savoir le hameau du Haut-Vernet.
Le moindre indice va être recherché dans la zone où Émile a été vu pour la dernière fois par deux témoins. "On reste présent sur le terrain, des moyens spécialisés à la recherche de traces et indices sont mobilisés et on répond aux besoins judiciaires", a précisé le préfet des Alpes-de-Haute-Provence. L'accès du hameau va ainsi être de plus en plus réservé à ses habitants. De nombreuses auditions de témoins ont déjà été réalisées. Selon nos informations, d'autres sont en cours.