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"Ça a été une déflagration": l'avocate du grand-père d'Émile revient sur ses 47 heures de garde à vue

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Isabelle Colombani explique sur BFMTV que le grand-père d'Émile a "contesté de toutes ses forces et de toute son énergie" avoir pu commettre "un quelconque acte de violence sur son petit-fils".

Il a ressenti un "soulagement" d'avoir pu s'expliquer face aux enquêteurs. Après la levée de garde à vue du grand-père d'Émile, ainsi que celle de sa grand-mère, d'un oncle et d'une tante, l'avocate de Philippe Vedovini revient ce vendredi 28 mars sur BFMTV sur ces 47 heures face aux enquêteurs.

"Comme toute personne qui vient de sortir d'une garde à vue longue, 47 heures de garde à vue, (il y a) de l'épuisement physique et psychologique par rapport à tout ce qu'il a pu apprendre dans cette garde à vue", explique Isabelle Colombani.

Ce placement en garde à vue a été "une déflagration" pour Philippe Vedovini. "Le fait de ne pas avoir été déféré ou mis en examen ou sous le statut de témoin assisté est un soulagement énorme pour lui et la famille", commente son avocate, avant de poursuivre: "c'est un soulagement d'avoir pu s'expliquer et de savoir que l'enquête va pouvoir continuer".

"Il avait le profil parfait"

Devant les enquêteurs, le grand-père de l'enfant disparu en juillet 2023 a pu partager "des données précises" sur "ce qui a pu se passer le jour de la disparition" ainsi que sur les relations qui nouent les membres de la famille.

"Il a répété qu'il n'est absolument pas impliqué de quelque façon que ce soit tant dans la disparition d'Émile que dans son décès dont on ne sait pas quelle est la cause", explique-t-elle avant de marteler:

"Il a contesté de toutes ses forces et toute son énergie avoir pu commettre un quelconque acte de violence sur son petit-fils".

Isabelle Colombani déplore par ailleurs "tous les éléments déballés" dans la presse concernant son client et notamment le fait qu'il ait été entendu dans une ancienne procédure judiciaire ouverte pour des faits de violences sur mineurs dans le Pas-de-Calais.

"Il a été mis sur le banc des accusés tout de suite à cause des médias, (...) il avait le profil parfait", dénonce l'avocate. "Tous ces éléments déballés ont eu un effet dévastateur, c'est resté dans un coin de l'esprit des enquêteurs, cette longue garde à vue a permis de répondre à l'ensemble des questions."

"S'il y avait eu le moindre doute sur une quelconque culpabilité de Philippe Vedovini, il aurait été déféré, entendu par le juge d'instruction, peut-être mis en examen, et même là, il aurait été présumé innocent", ajoute-t-elle. "Il faudra qu'on s'interroge très vite sur ce qu'est le tribunal médiatique."

"D'autres gardes à vue dans les semaines à venir"

Dans une conférence de presse donnée quelques heures après la levée des gardes à vue, le procureur d'Aix-en-Provence Jean-Luc Blachon, a annoncé ce jeudi 27 mars que les analyses menées sur les ossements d'Émile ont pu "caractériser la présence de stigmates anatomiques évocateurs d'un traumatisme facial violent" et évoqué une probable "intervention d'un tiers" dans la disparition de l'enfant.

Isabelle Colombani assure que le grand-père d'Émile souhaite "qu'une réponse soit apportée" et qu'il "n'imagine pas" qu'un membre de la famille puisse être le tiers évoqué par le procureur.

"Il y a encore des tas d'actes d'enquête en cours, il faudra peut-être des semaines ou des mois pour aboutir à ces actes", avance-t-elle.

Si elle était "étonnée qu'il n'y ait pas eu de garde à vue plus tôt", Isabelle Colombani assure qu'elle n'avait pas préparé son client à cette éventualité. "Je pense qu'il y en aura d'autres dans les semaines à venir".

Emilie Roussey