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Le petit journal du Débarquement : J-64

Le petit journal du Débarquement : J-64

Lundi 3 avril 1944 J-64 A quelques kilomètres au nord de la plage de la Madeleine - future Utah Beach - la batterie d’Azeville est l’une des premières constructions du mur de l’Atlantique sur le territoire français. Invisible depuis la mer, elle est chargée de protéger la côte orientale de la Manche d’un éventuel débarquement. Édifiée à partir du printemps 1942 par des centaines d’ouvriers allemands et français, elle marque le début de la présence de l’occupant sur le littoral de la Manche. Depuis maintenant deux ans, 170 hommes, sous les ordres du commandant Hugo Treiber, vivent et travaillent sur le site. Ils terminent en ce moment même la construction de quatre casemates en béton armé, censées protéger des canons français 105 mm Schneider. Dans un peu plus de deux mois, la batterie d’Azeville sera le théâtre d’intenses combats entre Allemands et Américains.

Le petit journal du Débarquement : J-65

Le petit journal du Débarquement : J-65

Dimanche 2 avril 1944 J-65 A Saint-Lô, Cherbourg, Avranches… c’est jour de marché aujourd’hui. Et quand on déambule entre les allées, on se rend vite compte que les étals sont bien clairsemés. La faute aux nombreuses pénuries qui touchent la Manche. Elles sont apparues dès 1939, lors de la drôle de guerre. La mobilisation des hommes entraîne alors un manque de main-d’œuvre, perturbant de fait la production industrielle et agricole dans la région. Avec la défaite et le début de l’Occupation, les échanges internationaux se réduisent drastiquement : on ne commerce plus avec les pays dits ennemis, et les opérations militaires menacent les routes commerciales, qu’elles soient terrestres ou maritimes. Les nombreuses réquisitions allemandes viennent finir de fragiliser une économie manchoise déjà bien déstabilisée…

Le petit journal du Débarquement : J-66

Le petit journal du Débarquement : J-66

Samedi 1er avril 1944 J-66 Les derniers jours le montrent bien, les bombardements alliés se multiplient dans la Manche. Cela oblige les pouvoirs publics à prendre des mesures pour assurer la protection des populations. La protection contre le danger aérien essentiellement. Ce qu'on appelle aussi la défense passive. Les Manchois eux, malgré l’augmentation significative des alertes, semblent bien peu respectueux des mesures de sécurité. A Saint-Lô les abris ne sont par exemple pas entretenus. Dans les journaux locaux, des articles paraissent régulièrement pour rappeler qu’il s’agit de “refuges et non de latrines ou de dépotoirs”. Depuis le début de l’année, sur décision de la municipalité, des portes avec serrure ferment certains abris, alors que le danger est de plus en plus présent à chaque instant.

Le petit journal du Débarquement : J-67

Le petit journal du Débarquement : J-67

Vendredi 31 mars 1944 J-67 Lui est bien ancré dans les profondeurs de la Sélune depuis près de 500 ans. Le pont de Pontaubault est l’emblème de cette commune du sud de la Manche. Et il va devenir un point de passage stratégique pour les Alliés. Dans quatre mois exactement, le 31 juillet, les blindés américains déferleront dans Avranches, libérant ainsi la 4e ville du département. 7 km plus au sud, Pontaubault et son pont vont alors constituer une porte d’entrée rêvée vers la Bretagne, nouvel objectif des Alliés. Par chance l’ouvrage est intact, alors que la commune est en ruines. Les Allemand n’ont pas eu le temps de le détruire et se sont majoritairement repliés au sud du fleuve, abandonnant en chemin du matériel et des blindés. Les jours suivants, plusieurs dizaines de milliers de soldats américains le franchiront.

Le petit journal du Débarquement : J-68

Le petit journal du Débarquement : J-68

Jeudi 30 mars 1944 J-68 Les cours de récré des écoles cherbourgeoises sont bien calmes ces jours-ci. Pourtant ce ne sont pas les vacances, ni même le week-end. Mais où les élèves ont-ils bien pu passer ? En fait, dès 1941, on a décidé d’éloigner les enfants des zones menacées pour les protéger. Le 8 novembre de cette année-là, douze instituteurs cherbourgeois se replient avec 80 élèves dans les terres, à Torigni-sur-Vire. En avril 1943, les choses s’accélèrent lorsque les autorités allemandes ordonnent purement et simplement l’évacuation des enfants de Cherbourg. Ainsi depuis la rentrée de septembre dernier, on les retrouve aux quatre coins de la France. Si certains n’ont pas atterri trop loin, dans l’Orne ou le Calvados, d’autres poursuivent par exemple leur scolarité… dans le Tarn !