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Naufrage du chalutier Breiz: l'armateur mis en difficulté au premier jour de procès

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Cinq personnes sont jugées au Havre depuis ce mardi 2 avril pour le naufrage du chalutier Breiz en 2021. Au premier jour de procès, l'armateur a été mis en difficulté par le tribunal concernant ses responsabilités.

Le procès de cinq personnes, dont un capitaine de la SNSM, jugées pour homicide involontaire et négligence dans le naufrage mortel du chalutier Breiz en 2021 s'est ouvert ce mardi 2 avril au Havre, où l'armateur du chalutier a été mis en difficulté, rapporte l'AFP.

Interrogé en toute fin de journée après trois autres prévenus qui ont maintenu leur ligne de défense, le co-armateur du navire a été placé face à ses contradictions.

"Je n'avais pas une confiance absolue dans ce bateau", a fini par lâcher cet ancien agriculteur reconverti en armateur en 2013, "mais je m'occupais plus de rien, je faisais confiance à Quentin".

Le bateau a "coulé en quelques secondes"

Le 14 janvier 2021, Quentin Varin, le patron du Breiz, avait appelé les secours pour une avarie de barre lors d'une pêche à la coquille Saint-Jacques au large de Port-en-Bessin (Calvados).

Remorqué par un canot de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) de Ouistreham, le navire avait fait naufrage en pleine nuit pendant l'opération, entraînant la mort du patron et de ses deux matelots, les frères Jimmy et Steven Gibert, âgés de 19 et 26 ans.

"Vous savez qu'en tant qu'armateur, vous avez des responsabilités", a lancé le président à l'armateur.

La larme à l'oeil, le propriétaire du Breiz, qui avait cédé 49% des parts à Quentin Varin quelques semaines avant la tragédie, savait que le nouveau patron n'avait pas les diplômes nécessaires pour diriger un coquillier.

Et il avait conscience de l'état de délabrement de son bateau: "J'ai eu beaucoup d'avaries en six ans, l'hélice, le portique, des fuites sur le pont, un feu moteur..."

Collaborateur d'une poissonnerie à Courseulles-sur-mer (Calvados), l'armateur a invoqué "une rentabilité à zéro en-dessous de 1,2 tonne" par marée pour expliquer la surcharge chronique de son chalutier et les sorties effectuées par gros temps.

"Il a coulé en quelques secondes", avait relevé plus tôt le directeur d'enquête, de la brigade de surveillance du littoral de Biéville-Beuville (Calvados).

L.R. avec AFP