Disparition de Lina: un expert psychiatre avait noté la "dangerosité" du principal suspect avant son suicide

Un mois avant le suicide du principal suspect dans la disparition de Lina, un expert psychiatre lui avait diagnostiqué un trouble de personnalité de type "état limite".

Il s’est suicidé le mercredi 10 juillet 2024, laissant derrière lui une lettre d’excuses et des courriers à l’attention de ses deux fils. "J’ai perdu mon honneur, ma dignité, mon humanité, je dois partir. Je ne sais pas me contrôler, ça va trop vite. Je souffre trop, c’est mieux ainsi", a rédigé le principal suspect dans l’affaire de la disparition de Lina dans ses écrits, a appris BFMTV auprès du parquet de Besançon, confirmant une information de l’AFP.

Un mois plus tôt, le mardi 25 juin, un expert psychiatre lui avait diagnostiqué un trouble de personnalité de type "état limite", c’est-à-dire à la limite d’une maladie psychiatrique vraiment installée. L’homme était passé entre les mains de l’expert à la demande du parquet de Besançon devant lequel il était déféré pour des vols survenus le 25 août 2023.

"Je dégringole de plus en plus bas"

À l’expert psychiatrique, il a dit avoir "disjoncté" à partir de 2023, date à laquelle il a cessé de travailler. Auparavant, il exerçait les métiers de menuisier et enseignant en menuiserie dans un lycée professionnel, et commercial.

"Je dégringole de plus en plus bas", a-t-il déclaré à l’expert psychiatre qui a relevé dans son rapport une consommation importante de produits toxiques: alcool, cannabis et cocaïne. Dans ce même document, le professionnel a fait état de la "dangerosité" du principal suspect.

L’année 2023 a été un point de bascule dans sa vie. Le 25 août de cette même année, l’homme, qui n'avait jusqu'alors aucun antécédent judiciaire, a commis deux vols. Ce jour-là, il s'est d'abord attaqué à une nonagénaire qu'il a fait chuter dans une rue de Besançon, la blessant sérieusement avant de lui dérober son sac à main. Après son agression, la nonagénaire avait reçu 42 jours d’ITT.

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Il a ensuite braqué une supérette avec un couteau et emporté 400 euros. Des caméras de vidéosurveillance ont filmé la scène. "L’enquête ne va pas progresser dans un premier temps puisque son visage est totalement inconnu des enquêteurs", a indiqué le parquet de Besançon à BFMTV.

Le mercredi 12 juin 2024, le principal suspect dans l’affaire de la disparition de Lina a été placé en garde à vue pour séquestration. "Une femme toxicomane dépose plainte contre lui pour séquestration, mais les investigations démontrent rapidement que les affirmations de la plaignante, au travers des analyses de sa téléphonie notamment, sont erronées, et la garde à vue va être levée", a poursuivi le parquet de Besançon.

Un homme "extrêmement dépressif"?

Au cours de cette garde à vue, qui se termine sans poursuite judiciaire, un enquêteur du commissariat a reconnu en lui le voleur filmé dans la supérette le 25 août 2023. L’homme a été de nouveau interpellé le 17 juin 2024 pour les vols d’août 2023. Il a reconnu les faits face aux enquêteurs.

Le mardi 18 juin, le parquet de Briançon a décidé d’une comparution au lundi 22 juillet, le temps de mener une expertise psychiatrique, l’homme apparaissait comme "extrêmement dépressif". Il a été placé sous contrôle judiciaire dans l’attente de son procès.

Le mercredi 10 juillet, trois semaines après son expertise psychiatrique, l’homme s'est suicidé par pendaison peu après la saisie de son véhicule par les enquêteurs mobilisés sur la disparition de Lina, 15 ans, avait appris BFMTV de source proche du dossier.

Alexandra Gonzalez et Maxime Brandstaetter