Chalets, sapin, guirlandes... Que deviennent les décorations après le marché de Noël de Strasbourg?

Le marché de Noël de Strasbourg compte un peu plus de 300 chalets qui doivent être stockés une fois les fêtes passées. Les décorations et le grand sapin de la place Kléber retrouvent eux aussi une seconde vie après le marché de Noël.

Les lumières et les sapins habillent la ville de Strasbourg durant le mois de décembre, mais une fois les fêtes de fin d'année passées, il est temps pour les décorations de regagner leurs cartons... jusqu'à l'année suivante. Le principal chantier reste celui du marché de Noël, qui ferme ses portes ce vendredi 27 décembre.

Mais il serait bien difficile pour la ville de Strasbourg de démonter, ranger et stocker à elle seule les plus de 300 chalets qui composent le marché de Noël. Sur ces centaines de chalets, la ville n'en possède que trois: les chalets information, explique à BFMTV.com Guillaume Libsig, adjoint à la ville de Strasbourg en charge de la vie associative et des animations urbaines.

Le reste des chalets est loué aux commerçants du marché de Noël par des entreprises spécialisées, la principale étant la société bas-rhinoise Rustyle.

Du neuf avec de l'ancien

Concernant les décorations, la ville se partage le travail avec l'association de commerçants des Vitrines de Strasbourg: la ville se charge de décorer certains secteurs, et l'association d'autres, "pour mieux répartir", explique Guillaume Libsig.

Les illuminations sont quant à elles composées de matériel LED, qui consomme moins d'énergie et "qui une plus longue durée de vie" afin de pouvoir être réutilisées d'une année à l'autre. "On essaie de réparer au maximum", souligne l'adjoint, mais lorsqu'une décoration ne peut plus être utilisée, la ville peut par exemple en faire don à une association.

La ville indique également dans un communiqué avoir réduit de 20% le nombre d'illuminations installées sur les axes les plus illuminés de Strasbourg depuis 2022. "La collectivité restera sur ce format et n’ajoutera pas d’illuminations sur cette édition", précise également la ville.

Depuis trois, quatre ans, des décorations sont faites à partir de granules de plastique via des imprimantes 3D, ce qui permet, pour les années suivantes, de refondre le plastique afin de le réutiliser pour faire d'autres décorations. En somme, faire du neuf avec de l'ancien.

Une seconde vie pour le grand sapin

Concernant le principal emblème du marché de Noël de Strasbourg -le grand sapin de la place Kléber- il a lui aussi droit à une seconde vie après les fêtes. Si toutes ses parties ne sont pas exploitables en raison de clous utilisés pour accrocher les décorations, la majeure partie du sapin est toutefois broyée en mulch, du compost réalisé à partir de copeaux de bois.

"On le distribue ensuite dans les jardins familiaux", explique Guillaume Libsig. Une année, la ville a même donné des morceaux du sapin au festival Musica, qui avait souhaité s'en servir pour réaliser des percussions pour les enfants.

Malgré la volonté éco-responsable de la ville qui cherche maximum à réutiliser les décorations et matériaux du marché de Noël, il n'est pas pour autant question de se doter d'un sapin de Noël synthétique qui serait ressorti chaque année.

"L'Alsace est la terre d'origine du sapin de Noël. Il y a cette importance-là en termes d'authenticité", explique Guillaume Libsig. "Ça pose plein de questions."

L'objectif de la ville est surtout de pouvoir prélever chaque année un sapin naturel dans le respect du massif forestier. L'arbre est donc prélevé par l'Office national des forêts, avec une volonté d'un "chantier respectueux du site".

"Si vous passez deux semaines après, vous ne saurez pas que le prélèvement a eu lieu", explique Guillaume Libsig.

Une dimension éco-responsable

La ville de Strasbourg applique à son marché de Noël une dimension éco-responsable en particulier sur la gestion des déchets, dont l'objectif est "le même que pour les JO et les grands événements sportifs".

Pour la première fois cette année, le marché de Noël est équipé en poubelles de tri pour les visiteurs, notamment pour valoriser les bouteilles plastiques et canettes. À l'issue du marché, une estimation quantitative sera réalisée pour mesure la quantité de déchets ramassés et triés.

L'année dernière avait également eu lieu une collecte de biodéchets auprès des professionnels du marché pour récolter restes de repas, épluchures de fruits ou encore marc de café -un dispositif reconduit cette année. "On a mis en place cette année un système de captation des huiles et eaux usées des chalets alimentaires", explique Guillaume Libsig.

Enfin, un bilan carbone sera dressé cette année à l'issue du marché de Noël afin de permettre à la ville d'identifier les points sur lesquels travailler en termes de réduction des gaz à effet de serre.

Laurène Rocheteau