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Paris: les urgentistes de l'hôpital Saint-Antoine poursuivent leur grève illimitée

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Le personnel proteste contre la multiplication des agressions et le manque de sécurité dans leur service.

Le personnel hospitalier des urgences de l'hôpital Saint-Antoine à Paris est en grève illimitée depuis lundi 18 mars. Il proteste contre la multiplication des agressions et le manque de sécurité dans leur service. On dénombre cinq agressions depuis le début de l'année.

Une infirmière agressée en janvier dernier a accepté de témoigner au micro de BFM Paris sous couvert d'anonymat. En pleine consultation, un individu s'est montré particulièrement violent avec elle, une autre infirmière et une aide-soignante. "Une de mes collègues a essayé de le maintenir pour qu'il ne nous attaque pas. Il s'est mis à lui tirer les cheveux. J'ai alors demandé à un autre collègue d'aller prévenir du monde pendant que j'appelais à l'interphone. J'ai suite voulu aider ma collègue moi même. L'individu m'a mis un coup de poing en plein visage."

Un appel à un meilleur soutien de la direction

"Le problème c'est que nous avons des locaux qui sont inadaptés, un manque de personnel avec des gens qui attendent dans les couloirs avec des profils complètement différents. Cet engorgement fait que, évidemment, les tensions montent parce que les gens attendent, n'ont pas les renseignements etc", explique le docteur Christophe Prudhomme, porte-parole du syndicat AMUF urgentistes.

Les médecins réclament ainsi plus de personnels, la présence d'un agent de sécurité 24h/24h, la mise en place d'une procédure en cas d'agression et la sécurisation des locaux par l'installation de caméras de surveillance. 

"Mais ce qui met surtout le personnel en colère c'est que nous ne sommes pas soutenus par notre direction. Le comité d'hygiène et de sécurité avait lancé une alerte après une première agression en janvier et normalement les règles nationales demandent à ce que les directions d'hôpitaux accompagnent les personnels pour porter plainte et porte plainte eux-aussi. Ici, rien n'est fait! 

Selon nos informations, la direction de l'hôpital a accepté la pause de caméras et le recrutement d'un agent de sécurité. Un nouveau rendez-vous avec les syndicats est prévu la semaine prochaine. 

Cyrielle Cabot