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Magnanville: les 3 gardés à vue disent condamner le double assassinat

Larossi Aballa, l'assassin de deux policiers à Mgnanville, avait 25 ans et s'est réclamé de Daesh.

Larossi Aballa, l'assassin de deux policiers à Mgnanville, avait 25 ans et s'est réclamé de Daesh. - BFMTV

INFO BFMTV - Trois proches de Larossi Abballa sont en garde à vue depuis mardi, après qu'un policier et sa compagne ont été tués chez eux lundi près de Paris. Ces trois hommes ont affirmé auprès des enquêteurs condamner ce double meurtre.

Les proches de Larossi Abballa, qui a tué un policier et sa compagne au nom du groupe Daesh lundi à Magnanville (Yvelines), ont parlé aux policiers. Ces trois hommes, en garde à vue depuis mardi, ont tous condamné le double assassinat des fonctionnaires, selon les informations de BFMTV.

Pour rappel, deux des personnes interpellées, âgées de 27 et 29 ans, avaient été condamnées avec Larossi Abballa en septembre 2013 au procès d'une filière d'envoi au Pakistan de volontaires pour le jihad.

Le premier, qui s'appelle Charaf et était à l'époque considéré comme l'"émir" du groupe, condamne le double assassinat des policiers et refuse d’y être associé. Il reconnaît qu’il soutient les thèses de Daesh mais ne cautionne pas le djihad armé ni les actions violentes.

Les gardes à vue prendront fin demain matin

Le deuxième, prénommé Saad, également ancien complice de la filière de 2013, refuse d’être associé à ce double meurtre. Il a dénoncé devant les enquêteurs les attentats de Paris et les actions de Daesh. C'est cependant chez cet homme-là que la police a retrouvé en perquisition une liste de policiers du département de Seine-Saint-Denis. Une liste ou figurait à chaque fois le nom, la fonction et l'adresse professionnelle des policiers. Toutefois c'est une liste qui est ancienne, qui date d'au moins six ans, qui est obsolète. Mais les enquêteurs sont intrigués par cet intérêt pour les policiers.

Le troisième gardé à vue, dont on a un peu moins parlé, est un ancien ami de collège de Larossi Abballa. Il aurait apparemment travaillé dans sa sandwicherie halal. Il affirme qu'il était avec lui depuis plusieurs mois et ne lui parlait plus. Lui aussi a condamné ce double meurtre.

Ces gardes à vue se terminent demain matin - on arrive au bout des 96 heures - avec d'éventuels déferrements: il pourrait y en avoir au moins un.

Les téléphones du suspect ont commencé à parler 

Larossi Abballa connaissait-il le couple? Pourquoi ces fonctionnaires en particulier ont été ciblés? Les téléphones du suspect ont commencé à parler et il ressort que l'un de ces téléphones a borné les 8, 9 et 10 juin - cinq jours avant le drame, à proximité du commissariat des Mureaux, là où travaillait le commandant. Et sur la commune de Magnanville, là où habitait le couple. Ce qui veut dire qu'il y a sans doute eu des repérages, des filatures. Que le meurtrier a pu suivre la victime depuis son lieu de travail jusqu'à son domicile.

Par ailleurs, des photos du couple ont été retrouvées dans l'iPhone de Larossi Abballa. Une photo de Jean-Baptiste Salvaing avec sa tenue d'honneur. Et aussi une photo de Jessica, sa femme, une photo de son passeport en fait, overt à la deuxième page avec tous les éléments d'identité. 

Mais les enquêteurs sont prudents: on sait que Larossi Abballa a passé du temps au domicile des victimes après les avoir tuées et ces photos ont pu être extraites de l'ordinateur familial par exemple pour pouvoir faire une revendication. Ces éléments sont en cours de vérification. 

V.R. avec Cécile Ollivier