BFMTV
Société

La pilule Diane 35 responsable de 4 décès

-

- - -

L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a fait état dimanche de quatre décès depuis 1987 en France liés à la prise de la pilule Diane 35, un médicament utilisé dans le traitement de l'acné mais aussi comme contraceptif oral.

Réunion d'urgence ce lundi après-midi de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) sur la pilule contraceptive Diane 35, après l'annonce dimanche du décès de 4 personnes depuis 1987. En se fondant sur les déclarations des médecins depuis 25 ans, l'ANSM écrit dans un communiqué que « quatre décès sont imputables à une thrombose veineuse liée à Diane 35 ». Au sujet de trois autres cas suspects, elle ajoute que « la cause du décès est liée à des pathologies sous-jacentes des patientes concernées ». La pilule Diane 35 ne doit plus être utilisée comme contraceptif, a déclaré lundi le directeur général de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), qui insiste sur les risques de thromboses et d'embolies pulmonaires liés à sa prise.
Selon l'ANSM, qui remettra un rapport sur le sujet la semaine prochaine, environ 315 000 femmes utilisaient cette pilule ou ses génériques en France en 2012. Diane 35 est fabriquée par les laboratoires Bayer. Ce produit est autorisé dans 135 pays et commercialisé dans 116.

Le laboratoire rejette toute responsabilité

Ce médicament sert d’abord à soigner l'acné, mais son usage a été détourné pour être utilisé comme contraceptif oral. Ces « décès sont imputables à une thrombose veineuse liée à Diane 35 », dit l’Agence qui doit rendre un rapport sur cette pilule cette semaine. Le laboratoire Bayer rejette pour sa part toute responsabilité: il a rappelé dimanche que « le risque de formation de caillot » lié à la prise de Diane 35 était « connu et clairement indiqué dans la notice d'information patient ». Et que ce traitement ne devait être prescrit que contre l'acné. L'ANSM doit rendre ses conclusions sur les bénéfices et les risques de Diane 35 et de ses génériques dans les prochains jours.
Pour George Imbert, président de l'association d'aide aux victimes du médicaments, il y a eu une défaillance du système de santé à tous les niveaux de contrôle : « On a déjà parlé beaucoup de la pilule Diane 35 il y a une vingtaine d’années et malheureusement la vente a continué, déplore-t-il. L’agence de sécurité sanitaire n’a pas retiré le produit du marché. Malheureusement il a dû tuer de très nombreuses femmes, donc c’est vraiment une arnaque supplémentaire ».

« Je me sentais partir »

Corinne a pris la pilule Diane 35 pendant 4 ans et a fait une embolie pulmonaire massive. « Je me sentais partir, raconte-t-elle.On se sent lâcher prise, le corps qui refuse de tenir debout tout seul, il fallait que je m’agrippe à une table ou à un meuble ». Corinne a alerté son médecin traitant. Mais il n'a fait aucun lien avec la pilule Diane 35.
Pour Maître Philippe Courtois, avocat des plaignants concernant Diane 35, et la pilule de 3ème et 4ème génération, l'affaire rappelle celle du Madiator : « Le lien qu’on peut facilement et malheureusement trouver entre Diane 35 et Mediator, c’est une autorisation de mise sur le marché pour chacun des deux produits, explique-t-il. La seule chose c’est que des prescriptions de chacun de ces produits a été fait hors de cette autorisation c’est-à-dire que pour Diane 35, ce produit est mis sur le marché pour traiter l’acné chez les femmes, en fait il est utilisé par nombre de médecins comme moyen contraceptif ».
Un numéro vert a été mis en place pour répondre aux question sur les pilules contraceptives : 0800 636 636.

7 décès selon Le Figaro|||

Le journal Le Figaro parle de 7 décès liés à Diane 35 mais « pour les trois autres cas mentionnés la cause du décès est liée à des pathologies sous-jacentes des patientes concernées » et « la prise de Diane 35 ne semble pas incriminée », dit l'ANSM.

La Rédaction, avec B.Edgard et Reuters