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La France salue du bout des lèvres le Nobel Liu Xiaobo

La France, qui recherche le soutien de la Chine pour sa future présidence du G20, n'a salué que du bout des lèvres, vendredi matin, l'attribution du prix Nobel de la Paix à l'opposant chinois Liu Xiaobo (photo de lui tenue par sa femme Liu Xia). /Photo pr

La France, qui recherche le soutien de la Chine pour sa future présidence du G20, n'a salué que du bout des lèvres, vendredi matin, l'attribution du prix Nobel de la Paix à l'opposant chinois Liu Xiaobo (photo de lui tenue par sa femme Liu Xia). /Photo pr - -

PARIS (Reuters) - La France, qui recherche le soutien de la Chine pour sa future présidence du G20, n'a salué que du bout des lèvres, vendredi...

PARIS (Reuters) - La France, qui recherche le soutien de la Chine pour sa future présidence du G20, n'a salué que du bout des lèvres, vendredi matin, l'attribution du prix Nobel de la Paix à l'opposant chinois Liu Xiaobo.

"Cette décision incarne la défense des droits de l'homme partout dans le monde", a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner dans un bref communiqué.

Mais ni le président Nicolas Sarkozy, en visite au Vatican, ni le Premier ministre François Fillon n'avaient encore réagi en début d'après midi à l'attribution de ce prix prestigieux, annoncée à 11 heures.

La France, comme l'Union européenne, a exprimé sa préoccupation dès l'arrestation de Liu Xiaobo, qui a été condamné en décembre dernier à 11 ans de prison, rappelle le chef de la diplomatie française dans son communiqué.

La France a "appelé à sa libération à plusieurs reprises. Elle réitère cet appel" et "rappelle son attachement à la liberté d'expression partout dans le monde", poursuit-il.

"Le comité Nobel, qui fait ses choix de manière indépendante, a voulu adresser un message fort à tous ceux qui militent pacifiquement pour la promotion et la protection des droits de l'homme", conclut Bernard Kouchner.

Ce sujet reste extrêmement sensible pour les dirigeants chinois, qui ont qualifié d'"obscénité" l'attribution du Nobel de la paix 2010 à Liu Xiaobo.

Nicolas Sarkozy s'efforce depuis des mois de rallier la Chine à sa croisade en faveur d'une réforme du système monétaire international et compte sur l'appui de Pékin pour réussir sa présidence du G20, à partir du 12 novembre.

Il lui a fallu près de deux ans pour réparer des relations qui s'étaient dégradées en 2008 après ses prises de position sur le Tibet, une rencontre avec le chef spirituel des Tibétains, le Dalaï Lama, le passage mouvementé de la flamme olympique à Paris et sa menace de boycotter l'ouverture des JO de Pékin.

La réconciliation entre Paris et Pékin n'a véritablement été scellée qu'en avril dernier, lors d'une visite de Nicolas Sarkozy en Chine.

Le président chinois, Hu Jintao, doit pour sa part effectuer début novembre en France une visite d'Etat dont Paris attend d'importants accords dans l'aéronautique et le nucléaire.

Les spécialistes de la politique chinoise estiment cependant que la France et son président sont encore en observation et que l'embellie actuelle reste à la merci de tout ce qui pourrait être interprété par Pékin comme une nouvelle "trahison".

Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse