Dans les campements de migrants du nord de Paris, leurs occupants font face au froid

Les camps de migrants n'ont pas disparu à Paris. Moins visibles depuis l'évacuation du campement du Millénaire, ils se sont reformés notamment près du périphérique porte de la Chapelle. Sous l'autoroute, plus de 200 de tentes sont alignées dans ce campement de fortune depuis plusieurs semaines.
"J'habite là tous les jours, je ne sais pas ce que je dois faire. Il fait froid", résume qui vit depuis une semaine dans le camp, où certains dorment à même le sol avec des températures de plus en plus froides.
"Je n'ai rien du tout, je n'ai pas d'argent. Je n'ai même pas de tente", raconte l'un de ces réfugiés.
Maintenir le feu allumé pour se réchauffer
Quelques installations rudimentaires comme des points d'eau ou des urinoirs ont été installés mais ici la débrouille prime. On fait sécher les vêtements sur les grilles d'aération et maintenir le feu allumé est une priorité. Les journées sont rythmées par les distributions alimentaires qui restent pour ces migrants le seul moyen de se nourrir.
"On estime à peu près à 300 les personnes qui viennent quotidiennement prendre un petit-déjeuner ici, explique Isore de Gaulejac, responsable de projet à l'Armée du salut.
"Beaucoup sont d'Erythrée, Soudan, Afghanistan. Quand on passe le périph, il y a énormément de camps de tentes qui sont aux portes de Paris" ajoute-t-elle, déplorant le manque de places d'hébergement.
Selon les associations, près de 2.000 migrants vivraient ainsi dans des campements du nord-est de Paris. Avec 22.500 places, les centres d'hébergement d'urgence sont aujourd'hui saturés. La semaine dernière, le préfet d'Ile-de-France a toutefois annoncé la création par l'Etat de 1.200 nouvelles places d'hébergement cette année.