VIDEO - IRM: Plus de 37 jours pour un examen en France

Le délai moyen d'attente pour un examen IRM s'élève désormais à plus de 37 jours en France, contre 30 l'an dernier. L'étude annuelle Imagerie Santé Avenir (ISA) s'alarme de la situation, dénonçant des disparités régionales et un manque d'équipements.

En seulement un an, le délai moyen d'attente pour un examen IRM a augmenté de plus d'une semaine - 7,2 jours - en France. Il s'élève à 37,7 jours cette année, contre 30,5 en 2013.

La récente étude Cemka-Eval pour l'association Imagerie Santé Avenir (ISA), réalisée chaque année, dresse un constat alarmant sur l'accès en France aux examens IRM (imagerie par résonance magnétique).

"Jamais en 11 ans d’études mesurant les délais d’attente une telle aggravation n’avait été constatée", s'inquiète l'association de professionnels de l'imagerie médicale, selon le journal La Dépêche.

De fortes disparités régionales

Dans toutes les régions "à forte densité de mortalité par cancer", les délais d'attente sont tous de 30 jours minimum, à l'exception du Nord-Pas-de-Calais où l'attente est de 26,3 jours, précise l'étude de l'ISA.

Le délai minimum est de 25 jours dans le pays, alors qu'il devrait être de 20 jours selon le nouveau Plan cancer 2014-2019.

Mais certaines régions enregistrent des délais beaucoup plus longs, parfois du simple au double, comme l'indique Le Quotidien du Médecin.

L'étude précise que la Bretagne, l'Alsace ou la Lorraine ont des délais qui peuvent dépasser les 50 jours. En Basse-Normandie, les habitants peuvent attendre jusqu'à 64 jours pour obtenir un examen IRM.

Seules trois régions - le Languedoc-Roussillon, les Midi-Pyrénées et PACA - ont vus leurs délais d'attente diminuer cette année.

Manque d'équipements

Selon l'étude, le retard de la France en termes d'examens IRM est criant. Avec 10,7 machines pour chaque million d'habitants, il manquerait au pays pas moins de 150 machines pour rattraper ce retard.

"Le taux d’équipement de certains pays d’Europe Centrale est en train de dépasser celui de la France (Slovénie, Croatie…)", s'inquiète ainsi l'association ISA. Selon Le Quotidien du Médecin, il existait 684 appareils IRM et 602 structures proposant l'examen en France, au 1er janvier dernier.

Les auteurs de l'étude, qui ont contacté ces structures, constatent qu'un rendez-vous est refusé quatre fois sur dix, et qu'il est accordé après plus de deux appels. Priorité aux patients hospitalisés, déplacement, envoi de dossiers par courrier... plusieurs motifs sont en cause.

La situation s'explique aussi du fait que la demande d'examens IRM est de plus en plus élevée en France. Les indications d'IRM augmentent chaque année de 6 à 12%, selon l'étude. Ainsi, en deux ans, le nombre d'examens IRM demandés en urologie pour la prostate a augmenté de plus de 32%.

V.P. et Benjamin Dubois (vidéo)