Grippe aviaire: les volailles confinées en raison d'un niveau de risque "élevé" en France

Des poulets confinés en raison de la grippe aviaire, le 23 octobre 2020 à Barneveld au sud-est d'Amsterdam au Pays-Bas. - Sander Koning © 2019 AFP
Les éleveurs français vont devoir confiner leurs volailles. Le risque relatif à la grippe aviaire passe à "élevé" en France métropolitaine en raison de la multiplication des cas dans les pays voisins, selon un arrêté publié ce vendredi au Journal officiel.
Ce relèvement du niveau de risque implique que tous les élevages de volailles enferment leurs animaux pour éviter les contacts avec les oiseaux migrateurs, potentiellement porteurs du virus d'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), communément appelée grippe aviaire. C'est aussi le cas aux Pays-Bas depuis la semaine dernière.
Le gouvernement espère éviter la répétition de l'hiver dernier: la France avait recensé près de 500 foyers d'influenza aviaire dans des élevages de volailles, principalement dans le Sud-Ouest réputé pour sa production de foie gras. La crise n'avait pu être enrayée qu'au prix de l'abattage de plus de 3,5 millions de volailles, essentiellement des canards.
Foyers d'infection dans les pays voisins
"L'emballement de la dynamique d'infection dans les couloirs de migration justifie l'élévation du niveau de risque", à "élevé" sur "l'ensemble du territoire métropolitain", indique l'arrêté qui entre en vigueur immédiatement.
"Depuis le début du mois d'août, 130 cas ou foyers d'influenza aviaire ont été détectés dans la faune sauvage ou dans des élevages en Europe notamment au bord de la mer du Nord et de la mer Baltique, dont trois foyers dans des élevages allemands", recense le ministère de l'Agriculture dans un communiqué.
"Dans le même temps, la claustration de tous les élevages professionnels a été décidée aux Pays-Bas à la suite de la détection d'un foyer dans un élevage de poules pondeuses. En Italie, six foyers ont été détectés dans des élevages de dindes de chair dans la région de Vérone depuis le 19 octobre", poursuit le ministère.
Opposition d'éleveurs
Des cas ont aussi été détectés en France, mais uniquement dans des élevages non-professionnels jusque-là, ce qui permet de conserver le statut "indemne" d'influenza qui conditionne des débouchés à l'export. Les cas français concernent "trois basses-cours contaminées" dans les Ardennes et dans l'Aisne, rappelle le ministère.
Le niveau de risque était déjà passé à "modéré" le 10 septembre. Les éleveurs situés dans près de 6000 communes devaient dès lors confiner leurs volailles, en particulier le long de la façade Atlantique et du couloir rhodanien - des zones humides prisées par les oiseaux migrateurs.
Des professionnels s'étaient déjà émus de cette mesure, certains affirmant même qu'ils n'enfermeraient pas leurs volailles. Ils estiment que c'est contraire au "sens" de leur métier d'éleveur plein air et qu'ils "trompent" le consommateur qui plébiscite la mention "plein air" sur les étiquettes.
"Notre mode d'élevage n'est pas remis en cause, c'est exagéré", avait estimé la semaine dernière Bernard Tauzia, président du syndicat des volailles fermières (Synalaf) et éleveur des Landes, département le plus touché l'an dernier par l'épizootie.
"Mettre à l'abri" les volailles
Lorsque le niveau de risque est "élevé", les élevages commerciaux doivent "mettre à l'abri" les volailles. C'est également le cas pour les particuliers, au moins en installant un filet au-dessus de leur basse-cour.
Les rassemblements de volailles, par exemple pour des concours, sont interdits, de même que les compétitions de pigeons voyageurs "au départ ou à l'arrivée de la France jusqu'au 31 mars", liste le ministère. Dans les zoos, les oiseaux ne pouvant être confinés ou placés sous filet doivent être vaccinés.