Franchises, arrêts maladie...La ministre de la Santé détaille les mesures pour freiner les dépenses

La ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et de la Famille, Catherine Vautrin à la sortie de l'Elysée, le 19 mars 2025 à Paris - Ludovic MARIN © 2019 AFP
Franchises médicales, affections longue durée, arrêts maladie... La ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, Catherine Vautrin, détaille les mesures d'économie pour freiner les dépenses de santé l'an prochain dans une interview au Monde publiée samedi matin.
Le Premier ministre a demandé mi-juillet que les dépenses de santé soient freinées de "l'ordre de" cinq milliards d'euros l'an prochain, en demandant notamment un effort de "responsabilisation" des Français.
"Faciliter la sortie de ce régime"
Mme Vautrin rappelle que François Bayrou a notamment annoncé "le doublement du plafond des franchises médicales" à 100 euros par an (soit les sommes non remboursées au patient, fixées à 1 euro par boîte de médicament). Soulignant qu'"il faut arrêter avec cette idée que l'Assurance-maladie, 'c'est gratuit, j'y ai droit'", elle précise qu'il y aura un plafond fixé "à 8 euros maximum par mois", et réaffirme que ces franchises seront payées "au comptoir".
Concernant les affections longue durée (ALD), également citées par François Bayrou parmi les mesures d'économies, Mme Vautrin indique qu'il s'agira d'abord de "faciliter la sortie de ce régime, quand le médecin déclare que vous êtes pleinement guéris d'un accident vasculaire cérébral ou d'un cancer, par exemple".
Elle ajoute que le gouvernement entend "interroger le maintien du remboursement à 100% des cures thermales et des médicaments dont le service médical rendu est faible pour les patients en ALD".
Sur un autre sujet sensible, objet de "dérive" selon M. Bayrou, celui des arrêts maladie, la ministre explique que le transfert de la prise en charge de ces arrêts, jusqu'au 7e jour, à l'employeur est une piste "à l'étude".
"Dans cette hypothèse, les entreprises seraient amenées à prendre le relais sur cette période supplémentaire de carence, du quatrième au septième jour", dit-elle.
Mme Vautrin indique encore que le gouvernement entend "mettre fin à des abus" et souhaite "limiter tout premier arrêt de travail à 15 jours en médecine de ville"", et à un mois en sortie d'hospitalisation", l'idée étant d'avoir "une réévaluation plus régulière des situations".