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Santé

Alimentation: les consommateurs souhaitent plus d’informations, claires et fiables

97% des consommateurs souhaitent davantage d’informations, avec une priorité sur celles concernant l’usage de produits chimiques ou la présence d’OGM.

97% des consommateurs souhaitent davantage d’informations, avec une priorité sur celles concernant l’usage de produits chimiques ou la présence d’OGM. - iStock - vgajic

Qualité nutritionnelle, modes de production, origine des ingrédients... Une étude menée auprès de consommateurs montre que ces derniers souhaitent avoir accès à davantage d’informations sur les produits qu'ils achètent, particulièrement sur l’emballage. Ces résultats sont publiés au moment où une agence nationale a jugé les systèmes d’information nutritionnelle peu pertinents.

Récemment, l'Anses* a analysé la pertinence des systèmes d’information nutritionnelle au regard de leur impact sur la santé et jugé que le niveau de preuve "n’était pas suffisant". Mais une étude menée conjointement par la CLCV, une association nationale de consommateurs et d'usagers, et l'Inra** confirme qu’il y a nécessité de donner rapidement suite aux attentes des consommateurs, notamment sur l’indication de l’origine des produits transformés et la mise en place d’un étiquetage nutritionnel simplifié.

Depuis des années, cette association milite pour la mise en place d’un étiquetage "pratique et pertinent" afin de les aider à faire leurs achats en toute connaissance de cause. L'étude a consisté à confronter les déclarations des consommateurs à leurs comportements réels d’achat. Au total, plus de 2 000 personnes ont participé à cette enquête réalisée en plusieurs phases (enquête en ligne, en face-à-face, groupes de discussions).

Les résultats ont d'abord permis d'établir les informations les plus consultées en situation d'achat. Si 21% des achats sont effectués "en aveugle", sans qu’aucune information ne soit consultée, le prix est pris en compte dans 35% des décisions et l’origine dans 33%. C'est ensuite que sont regardées les informations nutritionnelles, suivi de la marque et les labels (23 à 25%), de l’impact environnemental et de la responsabilité sociale des entreprises (17 et 13%).

L'origine des aliments, une information plébiscitée

Les comportements ne sont toutefois pas homogènes au sein de la population. Ainsi, "les personnes avec de faibles revenus ou de faibles niveaux d’étude consultent un nombre d’informations moins important que les autres", précise l'étude. Autre enseignement, la quasi-totalité des sondés souhaitent plus d’informations sur le contenu de leur assiette.

Les mentions supplémentaires souhaitées sont dans l’ordre: l'usage de produits chimiques (additifs, colorants), la présence d’OGM, l'origine des ingrédients et des informations nutritionnelles compréhensibles. Et l'emballage constitue le support privilégié sur lequel les consommateurs souhaitent que ces clarifications apparaissent.

"Cette étude confirme que les consommateurs attendent un étiquetage nutritionnel simplifié sur les emballages afin de mieux comprendre les informations, peu compréhensibles, mentionnées dans le tableau nutritionnel, et donc mieux appréhender la qualité nutritionnelle des aliments.", souligne la CLCV.

Les informations dites "d’élargissement" qui ne sont pas obligatoires, comme le bien-être animal, les conditions de travail dans les entreprises ou encore l'impact environnemental, sont plutôt attendues sur internet, hormis l’origine des ingrédients souhaitée sur l’emballage. Une information essentielle à leurs yeux car elle témoigne, selon eux, de la dimension durable des produits qu’ils achètent.

Tester l'impact de l'étiquetage nutritionnel sur le long terme

Ainsi, les produits d’origine française sont perçus comme meilleurs quel que soit le critère d’évaluation (nutrition, mode de production...) et ce d’autant plus qu’ils ont été produits à proximité, au niveau régional. Pour la CLCV, "cette forte demande de transparence devra être prise en compte lorsque l’expérimentation en cours sur l’étiquetage de l’origine de la viande et du lait dans les produits transformés sera évaluée".

L'association dit avoir pris note de la récente décision des experts de l'Anses quant à la pertinence des systèmes d’information nutritionnelle mais fait part de son désaccord: en matière d’information, "ils ont un réel impact auquel l’agence ne s’est pas intéressée".

"Pour autant, il est clair, comme l’Agence le dit d’ailleurs, qu’ils ne peuvent résoudre à eux seuls les problèmes multifactoriels de santé publique. En effet, la mise en place d’un logo nutritionnel ne représente qu’un outil parmi d’autres dans un dispositif global de prévention contre les maladies chroniques liées à l’alimentation", indique-t-elle.

En conclusion, elle réaffirme sa "volonté que cette information nutritionnelle simplifiée soit rapidement mise en place". Mais son déploiement devra être accompagné d’actions pédagogiques pour que les consommateurs se l’approprient et d’une évaluation sur le terrain qui permettra de juger sur le long terme de sa pertinence et de son efficacité.

*Agence nationale de sécurité sanitaire, de l'alimentation, de l'environnement et du travail
**Institut national de la recherche agronomique 

Alexandra Bresson