Régionales 2015: selon ses rivaux, le "Ministre candidat" Jean-Yves Le Drian devrait clarifier sa position

Jean-Yves le Drian - AFP
Les rivaux de Jean-Yves Le Drian à l'élection régionale en Bretagne l'appellent à clarifier sa position à la suite des attentats de vendredi, estimant que le ministre de la Défense ne pourra devenir président de région en raison de la situation internationale.
"A l'évidence, depuis vendredi, le ministre de la Défense est devenu ministre de la Guerre", déclare mercredi Marc Le Fur, tête de liste Les Républicains. Si la gauche l'emporte au scrutin des 6 et 13 décembre, comme l'annoncent les sondages, "il ne pourra pas assumer sa tâche de président de Bretagne et c'est normal", estime-t-il.
Un cumul des mandats qui semble difficile
Selon Marc Le Fur, Jean-Yves Le Drian "doit en tirer toutes les conséquences" et dire qui présiderait la région à sa place en cas de victoire de la gauche. "Les Bretons doivent savoir qui sera à la tête de la région", observe le candidat de la droite, mettant en garde Jean-Yves Le Drian contre la tentation d'annoncer qu'il cède la place au soir des élections. "Ce serait très médiocre", avertit-il. Selon une source proche du ministre en Bretagne, Jean-Yves Le Drian "s'exprimera d'ici la fin de la semaine" sur les régionales.
Pour Gilles Pennelle, tête de liste FN, "le 'ministre-candidat' Jean-Yves Le Drian est aujourd'hui dans une situation impossible". "Occupé à faire beaucoup d'enfumage sur les médias nationaux à propos des quelques frappes françaises peu efficaces sur la Syrie, il ne peut plus être candidat à la présidence de la région Bretagne. Il a pris le risque, en toute connaissance de cause, d'être contraint à y renoncer. Il doit l'annoncer rapidement aux Bretons!", plaide Gilles Pennelle dans un communiqué.
Le Drian doit-il trouver un remplaçant ?
Du côté régionaliste, Christian Troadec, tête de liste "Oui, la Bretagne", estime que "le débat pour les élections régionales ne doit pas être tronqué". "C'est une question d'honnêteté et de respect à l'égard des électeurs. Personne n'imagine plus en effet, au lendemain du second tour des élections et en pleine guerre, voir Jean-Yves Le Drian quitter le ministère de la Défense", relève Christian Troadec, jugeant "presque indécent" que Jean-Yves Le Drian puisse mener campagne compte tenu des circonstances. Il doit dire "qui pourrait être son remplaçant sur sa liste", considère le candidat régionaliste