Révision constitutionnelle: échanges tendus entre Bartolone et Duflot

Au premier jour des débats sur la révision constitutionnelle à l'Assemblée nationale, Cécile Duflot avait donné le ton de son engagement en comparant le principe de déchéance de nationalité avec le régime de Vichy. Sans surprise, Manuel Valls lui avait vertement répondu. Mais l'élue écologiste, qui a quitté le gouvernement, notamment en raison de ses divergences avec le Premier ministre, est bien décidée à s'investir pleinement dans les débats. En fin de journée lundi, alors que les députés ont inscrit l'état d'urgence dans la Constitution, Cécile Duflot s'est écharpée avec le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, à qui elle a reproché de ne pas laisse libre cours aux débats et de manquer "d'ouverture".
"Vous présidez l'Assemblée d'une main ferme mais avec une capacité à l'ouverture des interventions relativement limitée...", a lancé Cécile Duflot, comme la repéré La Chaîne Parlementaire.
"J'essaye de faire entendre l'ensemble des points de vue", répond Claude Bartolone. "Ça ne peut pas être une assemblée générale". Une phrase malheureuse pour une partie de la gauche de l'hémicycle, que Cécile Duflot analyse comme une marque de "dédain".
Puis le président de l'Assemblée d'enchaîner: "Maintenant vous continuez madame Duflot ou je vous retire la parole..."
Il ne s'agissait que de l'examen de l'article 1 sur l'état d'urgence. Les débats s'annoncent encore plus passionnels mardi après-midi sur la déchéance de nationalité, toujours pomme de discorde majeure, principalement à gauche, mais aussi à droite.