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Emmanuel Macron pris dans le piège François Bayrou: l'édito politique de Guillaume Daret

La vraie victime politique de coup de poker du Premier ministre pourrait bien se trouver de l’autre côté de la Seine au Palais de l’Elysée.

La victime politique annoncée du 8 septembre n’est pas forcément celle qu'on croit. Oui, les chances de François Bayrou d’obtenir la confiance sont très infimes et son départ de Matignon hautement probable. 

"Mais politiquement, il sera gagnant dans tous les cas" veut se persuader l’un de ses plus proches.

"Soit il se sauve in extremis et c’est un miraculé, soit il part mais ce sera par le haut et avec panache sans avoir renié son identité profonde: la lutte contre la dette".

Non, la vraie victime politique de coup de poker du Premier ministre pourrait bien se trouver de l’autre côté de la Seine au Palais de l’Elysée. 

Nouveau Premier ministre ou dissoudre à nouveau?

En Conseil des ministres, Emmanuel Macron a apporté son "soutien total" à la démarche de son Premier ministre mais il sait qu’il sera bien plus qu’une victime collatérale. Si François Bayrou n’obtient pas la confiance et démissionne, le chef de l’Etat n’aura que de mauvaises solutions face à lui.

Nommer un nouveau Premier ministre? Mais qui? Catherine Vautrin? Sébastien Lecornu? Si c’est pour mener la même politique, l’issue sera identique car il n’y a aucune raison que cette Assemblée fragmentée ne réserve pas le même sort au nouveau locataire de Matignon. Dissoudre à nouveau? Convenons qu’espérer le résultat de ces législatives anticipées lui soit favorable dans le contexte actuel serait pour le moins audacieux de la part du président de la République même si on le dit naturellement optimiste.

L’entourage du chef de l’Etat rappelle que "ce n’est pas son souhait (...) mais qu’il a toujours dit qu'il ne se priverait pas a priori d’un pouvoir constitutionnel".

Un risque alors: que le chef de l’Etat soit perçu comme le point de blocage institutionnel, concentre tous les mécontentements et que les appels à sa démission se multiplient. Cela a déjà commencé, et pas seulement venant de la France Insoumise: Jean-François Copé, maire LR de Meaux et ancien ministre lui demande de s’adresser aux Français et annoncer son départ dans six mois au lendemain des élections municipales.

Comme un retour à l’envoyeur, puisque c’est bien la dissolution surprise de juin 2024 qui place le pays dans cette situation inextricable.

Guillaume Daret