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Gilles Boeuf: "On vit comme si nous avions trois planètes aujourd'hui"

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Le directeur du Muséum d'histoire naturelle de Paris, conseiller scientifique de la ministre de l'Écologie Ségolène Royal, veut une "prise de conscience" que le "changement climatique est bien dû aux interventions humaines".

Gilles Boeuf se considère comme un lanceur d'alerte. Mais pour le directeur du Muséeum d'histoire naturelle de Paris, il ne s'agit pas de dénoncer des dérives de la surveillance d'États vis-à-vis des citoyens. Le conseiller scientifique de la ministre de l'Écologie était l'invité de BFMTV et RMC lundi, à quelques semaines du sommet sur l'environnement COP21 à Paris. Le scientifique souhaite ainsi une "prise de conscience que le changement climatique est bien dû aux interventions humaines".

"C'est le bien-être de l'humain qui est en jeu"

La COP 21, conférence qui aura lieu les 7 et 8 décembre dans la capitale française afin de négocier un nouvel accord sur le climat, sera l'un des enjeux de cette fin d'année. Et Gilles Boeuf, en tant que conseiller de Ségolène Royale, en sera l'un des acteurs majeurs. Pour le directeur du Musée parisien, "c'est le bien-être de l'humain qui est en jeu", même s'il se défend de vouloir "sauver la planète".

"Les exemples se multiplient: les glaciers du Pérou ont plus fondu ces 40 dernières années que sur les trois derniers siècles. La planète s'est réchauffée de 4 degrés et la mer est remontée de 125 mètres en un temps records", illustre le spécialiste.

La COP 21 a donc pour objectif de créer "une plateforme de scientifiques avec des éléments qu'on donnait au monde politique pour mieux s'organiser". Avec l'idée de "faire prendre conscience à tout le monde de ce changement qui nous affecte. De reconnaître enfin collectivement (...) que ce changement est dû aux activités humaines", a confié Gilles Boeuf à Jean-Jacques Bourdin.

"Il faut tuer l'économie actuelle" pour sauver le climat

Et il y a urgence, à en croire ce spécialiste de l'environnement. "On vit comme si on avait trois planètes aujourd'hui (...). On détruit la forêt, les écosystèmes, on pollue. On surexploite la forêt tropicale et les pêcheries. Et la troisième, c'est la dissémination des espèces et le climat enfin."

Comment transformer les habitudes des humains? Quel est le rôle des dirigeants des pays du monde entier dans cette prise de conscience? Pour Gilles Boeuf, cela passe par un changement radical: "Il faut tuer l'économie actuelle qui consiste à gagner beaucoup d'argent le plus vite possible en détruisant la nature ou en la surexploitant. Si on sort de ça, je pense qu'on a des chances de s'en sortir mais il y a du boulot".