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"Prêt pour gagner", le RN se prépare à une dissolution: l’édito politique de Guillaume Daret

Sa discussion avec Sébastien Lecornu ce vendredi 3 octobre ne change rien. Marine Le Pen souhaite une rupture de la part du Premier ministre ou ce sera la censure, et, espère-t-elle de nouvelles élections législatives pour lesquelles son parti s’est mis en ordre de bataille.

Si Marine Le Pen ne veut pas censurer immédiatement Sébastien Lecornu, gare à la méprise: ce n’est pas pour les beaux yeux du Premier ministre mais d’abord pour se démarquer de LFI, y voyant un intérêt stratégique pour le RN. "Elle veut qu’on garde une différence avec les Insoumis, qu’on montre que nous nous sommes de bonne foi. Aux yeux des Français, elle ne veut pas condamner quelqu’un qui n’a rien dit", confie l’un de ses plus proches.

Mais attention, cela ne l’empêchera pas, au moment choisi, de voter la censure contre ce nouveau Premier ministre. Car en coulisses, elle se montre très dure sur le fond. Le RN ne se contentera pas de quelques miettes. "On ne va pas changer d’avis parce qu’on est reçu à Matignon ou parce que le café est bon", assène un cadre du parti à la flamme.

Parti dont les parlementaires souhaitent une vraie rupture dans les choix politiques sans quoi ils feront tomber Sébastien Lecornu comme ils l’ont fait pour Michel Barnier, sans aucune hésitation. "La rupture ou la censure", a dit Marine Le Pen. Plus que jamais cette mise en garde reste d’actualité. Le censure comme moyen d’obtenir ce que le RN désire aujourd’hui plus que tout : une dissolution et de nouvelles élections législatives.

Mais est-ce que le RN y a vraiment intérêt? Pourquoi la veulent-ils à tout prix? Parce qu’ils jugent que les choix budgétaires à faire sont tels qu’ils sont impossibles avec l’Assemblée nationale telle qu’on la connaît aujourd’hui et qu’il faut avoir l’assentiment des Français. Pas faux.

Ensuite parce les leaders du RN pensent sérieusement qu’ils peuvent gagner et obtenir quasiment la majorité absolue cette année. Ils ne voient pas quels seraient les électeurs qui ont voté pour le RN en 2024 qui ne le feraient plus aujourd’hui.

Ils pensent enfin pouvoir gagner car ils s’estiment prêts, beaucoup mieux préparés en tout cas que l’an dernier notamment pour ce qui est des éventuels candidats à ces législatives anticipées. Les candidats qui disent n’importe quoi, ceux avec une casquette de sous-officier de la Luftwaffe, arborant une croix gammée, c’est fini. En tout cas le prétendent-ils. "En 2024, c’était avant tout des noms dans un tableau Excel" explique Renaud Labaye, proche de Marine Le Pen qui occupe le poste stratégique de secrétaire général du groupe RN. "Aujourd’hui il y a des noms, des entretiens, des formations. On a tout checké sur les réseaux sociaux: nous avons fortement limité les risques".

Guillaume Daret