Emplois fantômes à Montpellier: les syndicats"ont du mal à y croire"

La mairie de Montpellier - Anne-Christine Poujoulat - AFP
Près de deux ans après sa prise de fonctions à la mairie de Montpellier, le maire Philippe Saurel a lancé un pavé dans la mare alors qu'il souhaite fusionner une part des services de la ville et de Montpellier Méditerranée Métropole, qui regroupe 31 communes. "Quand je découvre que des employés perçoivent un salaire et que personne ne les a jamais vus ni entendus et qu'ils n'ont jamais pointé, je m'interroge", a-t-il lancé mi-janvier devant une assistance surprise, rapporte Midi Libre.
Mais l'enquête menée par la mairie a bien avancé, selon Christian Fina, le directeur général des services de la ville et de la métropole, qui explique au quotidien que "30 emplois fantômes" - sur 4.300 - sont "avérés depuis une dizaine d'années", soit des soupçons qui ramènent aux précédents maires PS, Georges Frêche et Hélène Mandroux. Dans les faits, pour tromper la vigilance de l'administration, un employé badgeait chaque jour pour deux ou trois de ses collègues "fantômes".
Un syndicat a "du mal à (y) croire"
Christian Fina expose aussi les deux options qui s'offrent à lui désormais: réintégrer ces personnes en s'assurant qu'elles travaillent bien pour la mairie ou pour Montpellier Méditerranée Métropole, ou alors lancer une procédure administrative de licenciement à leur encontre. D'autant plus que France 3 Languedoc-Roussillon estime le préjudice pour la collectivité à dix millions d'euros.
Ces annonces ont aussitôt provoqué la colère des syndicats, furieux de ne pas avoir été informés de la situation. Car pour Catherine Crespy (CFDT), interrogée par France 3, "si ce sont des emplois fictifs, ce sont des recrutements politiques. Si ce sont des emplois fantômes, il s'agit d'une mauvaise gestion. On a du mal à croire que des gens reçoivent des bulletins de salaire sans qu'aucun chef de service ne se préoccupe de leur présence".
Lors de son intervention, Philippe Saurel avait prévenu: "Je suis en train de mettre à plat tout ça. L’argent public, c’est l’impôt des Montpelliérains. Ce n’est pas acceptable".