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Politique

Comportement sexiste à l'Assemblée : le député sanctionné

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Réactions indignées, charivari à l'Assemblée et sanctions : les caquetages d'un député UMP pendant l'intervention d'une élue EELV sont très mal passés...

Les caquetages du député UMP Philippe Le Ray pendant l'intervention d'une élue écologiste lors du débat sur la réforme des retraites ont beaucoup agité mercredi le microcosme politique français.

Véronique Massoneau, qui défendait un amendement dans la nuit de mardi à mercredi, a été interrompue par des imitations de cris de poule pendant toute son intervention. « Ça suffit, arrêtez, je ne suis pas une poule », a-t-elle protesté sous le regard goguenard des députés de droite. Le président de l'Assemblée, Claude Bartolone a dénoncé lors de la séance nocturne « ces comportements incroyables ». « Il y a des choses que je n'accepterai jamais dans cet hémicycle », a-t-il ajouté.

La porte-parole du gouvernement a ouvert le feu lors du compte rendu du conseil des ministres, estimant qu'il revenait à la famille politique de Philippe Le Ray de décider s'il devait présenter des excuses. « On ne peut que regretter que certains aient du mal à conserver une attitude conforme à la fonction après des dîners manifestement trop arrosés », a déclaré Najat Vallaud-Belkacem.

Les comportements sexistes sont en effet courants à l'Assemblée, où la ministre du Logement, Cécile Duflot, elle aussi écologiste, avait déjà essuyé des sifflets salaces lorsqu'elle avait arboré une robe à fleurs dans l'hémicycle.

Le député sanctionné

Les élues de gauche ont dans la foulée boycotté le début de la séance de questions au gouvernement pour protester contre l'incident avant de faire une entrée groupée dans l'hémicycle sous les applaudissement des députés de leur camp. Outrés, la plupart des députés de droite ont alors quitté provisoirement leur siège.

Le président de l'Assemblée a fait savoir que la conférence des présidents de groupe avait décidé à l'unanimité - et donc avec l'accord de l'UMP - de sanctionner Philippe Le Ray, qui s'est vu infliger un rappel à l'ordre avec inscription au procès-verbal, deuxième sanction sur une grille qui en compte quatre.

Le député UMP sera dès lors privé pendant un mois du quart de son indemnité parlementaire « compte tenu de caractère sexiste du comportement en cause », a-t-il dit.

Christian Jacob a reconnu qu'il « fallait prendre une décision » pour « sortir de cette polémique », annonçant que Philippe Le Ray avait appelé sa collègue écologiste pour lui présenter des excuses.

|||Faut-il condamner plus lourdement le sexisme ?

La rédaction avec Reuters