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Politique

Ce qu'a demandé Talamoni en langue corse

Jean-Guy Talamoni fraîchement élu président de l'Assemblée corse, le 17 décembre 2015.

Jean-Guy Talamoni fraîchement élu président de l'Assemblée corse, le 17 décembre 2015. - Pascal Pochard - Casabianca - AFP

Le président de l'Assemblée corse a marqué les esprits avec un discours prononcé en langue corse, revendiquant l'indépendance de l'île.

Depuis son intronisation à la tête de l'Assemblée régionale corse, l'indépendantiste Jean-Guy Talamoni fait polémique. En cause, son discours prononcé en langue corse, lors de son installation officielle le 17 décembre.

Un discours qui a "choqué" une partie de la classe politique. Outre le fait qu'il ait été prononcé en corse au lieu du français, certains passages de ce discours ont soulevé des interrogations. Retour sur les moments marquants de ce texte.

> La Corse et la France

Jean-Guy Talamoni ne le cache pas: il est pour plus d'indépendance de la Corse par rapport au continent. Dans son discours, la France est vue comme un pays voisin, prié de garder ses distances.

"Il me faut dire quelques mots au nom des miens, au nom de cette partie du mouvement national qui n’a jamais accepté de reconnaître le principe de la tutelle française sur la Corse. (…) Nous sommes arrivés ici avec tous ceux qui, comme nous, ont toujours combattu les autorités françaises sur la terre de Corse."

> La libération des prisonniers (dont Colonna)

Le président de l'Assemblée corse exige "l'amnistie des prisonniers et des recherchés" corses. 

"Demain, nous obtiendrons l’amnistie des prisonniers et des recherchés. Demain, les portes des prisons s’ouvriront car les Corses le veulent et que personne ne pourra s’opposer à cette volonté populaire."

Le nom qu'il ne prononce pas devant l'Assemblée corse est celui d'Yvan Colonna, condamné pour le meurtre du préfet Erignac. Mais Jean-Guy Talamoni assume: "Ce ne sont pas seulement les nationalistes qui le demandent", dit-il le 18 décembre sur RMC. "Nous demandons la libération de tous les prisonniers politiques, et (Yvan) Colonna fait partie des prisonniers politiques, il n'y a pas de doute à ce sujet".

> L'idée de nation corse

En décrivant l'île de Beauté, Jean-Guy Talamoni évoque "une nation", qui n'est "pas un morceau d'un autre pays".

"Dimanche, en votant pour les nationalistes, le peuple corse a dit que la Corse n’était pas un morceau d’un autre pays mais une nation, avec sa langue, sa culture, sa tradition politique, sa manière d’être au monde. Le peuple corse a voulu qu’un nationaliste soit président du Conseil exécutif de la Corse."
A. K.