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VIDEO - "Sugar Daddy": alerte sur la prostitution étudiante

Le site Seeking Arrangement.

Le site Seeking Arrangement. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Plusieurs milliers de jeunes étudiantes seraient inscrites sur le site Seeking Arrangement, qui met en relation hommes fortunés et étudiantes dans le besoin. Les associations féministes s'inquiètent.

"Sugar baby", c'est le nom donné aux jeunes filles inscrites sur le site Seeking Arrangement, une plate-forme qui met en relation hommes fortunés et étudiantes qui cherchent à boucler leurs fins de mois. En France, elles seraient près de 7.500 inscrites à ce "service" d'escort-girl. Un phénomène mis en lumière à l'occasion de la sortie le 2 avril du film "La Crème de la crème", qui traite de la prostitution étudiante, et du vote en mai prochain au Sénat du texte de loi pénalisant les clients.

Ainsi, dans les universités, de plus en plus de jeunes filles sont approchées pour intégrer des circuits masqués de prostitution. "Je suis tombée sur un homme, qui devait avoir dans la cinquantaine, qui voulait que je sois 'accompagnatrice'. Je n'ai pas accepté", explique ainsi à BFMTV une jeune étudiante à Metz, qui était à la recherche d'un job.

Mais certaines ne refusent pas. Sur Seeking Arrangement, les "sugar daddies", ces "papys gâteau" à la morale légère, appâtent les jeunes femmes en leur promettant des revenus confortables, et des cadeaux chics. D'après certaines inscrites, une sortie au restaurant peut être rémunérée 300 euros par exemple. Et les relations sexuelles ne sont pas forcément exclues.

Aucune faille juridique?

Les fondateurs du site ne parlent pas de "prostitution", mais de relations "mutuellement avantageuses", et d'aide financière. Jusqu'à présent, il est donc parfaitement légal, comme un simple site de petites annonces, ce qui le rend d'autant plus dangereux, disent les associations féministes.

"On voit beaucoup de jeunes filles qui, au départ, se prostituent pour financer leurs études. Petit à petit, cette activité devient difficilement conciliable avec les cours, et certaines basculent et deviennent prostituées à 100%. C'est un cercle vicieux qui s'installe et dont il est très difficile de s'extraire", explique Claire Serre-Combe, d'Osons le féminisme.

Les associations interpellent donc les parlementaires pour qu'un texte de loi vienne réglementer ces sites internet. Jusqu'à présent, aucune faille juridique n'a été trouvée pour endiguer le phénomène.

F. Constant et S.Desfarges et N. Lehouelleur et K.Laffin