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Police-Justice

"Un sentiment d’impunité": des élus d'Annecy annoncent porter plainte pour cyberharcèlement

Le maire d'Annecy François Astorg, le 11 juin 2023 (photo d'illustration)

Le maire d'Annecy François Astorg, le 11 juin 2023 (photo d'illustration) - JEAN-PHILIPPE KSIAZEK

Des élus de la ville d'Annecy disent être visés des "discours à caractère haineux" et "de véritables campagnes de harcèlement en ligne".

Victimes de cyberharcèlement sur les réseaux sociaux, plusieurs élus de la mairie d'Annecy, en Haute-Savoie ont annoncé dans un communiqué porter plainte, rapporte ce jeudi 24 octobre France Bleu Pays de Savoie.

"Portés par un sentiment d’impunité, et dans un contexte national où les discours à caractère haineux tendent à se banaliser dans l’espace public, une poignée de comptes particulièrement actifs sur les réseaux sociaux mènent de véritables campagnes de harcèlement en ligne, de rumeurs infondées et pernicieuses et de désinformation à l’égard de l’équipe municipale d’Annecy", peut-on lire dans le communiqué.

Parmi les élus concernés, on compte Marion Lafarie, maire adjointe chargée de la mobilité. Elle a, elle aussi, porté plainte après avoir été la cible de propos sexistes, de messages d'insultes et de menaces publiés sur les réseaux sociaux. "On n'a pas été élus pour subir ça", avait écrit Marion Lafarie sur Facebook le 7 octobre.

"On peut avoir des divergences politiques, mais là ça va trop loin", dit-elle.

"Il faut savoir dire stop"

Dans le communiqué publié par la municipalité, François Astorg, le maire d'Annecy, a affirmé qu'il était "hors de question que ces attaques inacceptables et interdites par la loi puissent affecter l’équilibre physique et psychique des personnes visées".

"Nous ne pouvons attendre un drame ou une agression physique pour agir", a-t-il insisté, indiquant que des plaintes seront systématiquement déposées "dès lors que des faits de cyberharcèlement par injure ou diffamation publique seront identifiés".

"Une démarche est également en cours pour demander à la justice la levée de l'anonymat de certains comptes sur les réseaux sociaux", a-t-il poursuivi. "Aujourd’hui, dès que l’on s’engage, dès que l’on s’expose on est la cible de diffamations, d’insultes et aussi d’intimidations", a regretté Guillaume Tatu, cité par France Bleu.

"Il y a une ligne rouge à ne pas dépasser et à un moment donné, il faut savoir dire stop", a-t-il déclaré à la radio locale.

L'injure publique envers une personne privée est punie d'une amende de 12.000 euros. Accompagnée d'un caractère discriminatoire, elle est passible d'un an d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende, indique le Service Public.

Orlane Edouard