Près d'un Français sur trois a déjà conduit avec une alcoolémie trop élevée

Alcool et conduite ne font pas bon ménage. (Illustration) - Philippe Huguen - AFP
"Boire ou conduire, il faut choisir". Des années après, l'injonction tirée d'une campagne de prévention reste d'actualité. Près d'un Français sur trois (29%) admet avoir déjà pris le volant en pensant avoir un taux d'alcoolémie supérieur au seuil légal de 0,5 g d'alcool par litre de sang, selon une étude publiée vendredi par les associations Prévention Routière et Assureurs Prévention.
Par ailleurs, 27% des personnes interrogées dans le cadre de cette enquête affirment être déjà montées dans un véhicule en pensant que le conducteur avait dépassé le taux autorisé.
Un Français sur deux ne connaît pas le taux légal admis
Selon cette étude intitulée "Sorties, alcool et conduite: les Français prennent trop de risques", une très grande majorité de Français (70%) disent sortir au moins une fois par mois.
Lors de ces sorties, la consommation d'alcool est très répandue (83%) mais l'usage de la voiture ou d'un deux-roues à moteur l'est aussi: 78% des personnes interrogées utilisent ces véhicules pour s'y rendre et en revenir (49% en tant que conducteur et 29% en tant que passager).
Et si un Français sur deux (51%) ne connaît pas le chiffre exact de la limite légale (0,5 g), 63% savent qu'elle correspond à deux verres d'alcool. "Ces sorties se font pour l'essentiel dans un cadre familial ou amical, où il n'y a pas le caractère dissuasif du prix des consommations et où les doses ne sont pas les mêmes que dans les bars et restaurants", souligne le délégué général de Prévention Routière, Jean-Yves Salaun, en pointant "quelques éléments positifs"."La première des solutions envisagées est de se faire raccompagner par quelqu'un qui n'a pas bu, un 'capitaine de soirée'. On n'aurait pas eu ce pourcentage il y a quinze ans, estime-t-il.
Quatre sur dix envisagent de "fausses solutions"
En effet, parmi les solutions envisagées pour rentrer sans risque, 46% des sondés désignent un "capitaine de soirée" et 44% dorment sur place.
Mais 41% des Français continuent d'envisager parfois des solutions "pas suffisamment fiables", voire de "fausses solutions", comme boire de l'eau ou du café, rouler lentement ou prendre des petites routes peu empruntées.
Les Français interrogés craignent les accidents provoqués par un conducteur en état d'ivresse tout particulièrement lors du réveillon du jour de l'An (84%) et des retours de discothèque (81%).
*Cette étude a été menée auprès d'un échantillon de 6.774 personnes représentatif de la population française âgée de 18 à 64 ans, interrogées par internet entre le 31 octobre et le 13 novembre 2014 selon la méthode des quotas.