BFMTV
Police-Justice

Marseille: Manuel Valls épinglé sur le manque de moyens

Manuel Valls, actuel ministre de l'Intérieur.

Manuel Valls, actuel ministre de l'Intérieur. - -

Un 13ème règlement de compte meurtrier relance le débat sur la sécurité à Marseille. Pour de nombreux élus, les moyens déployés sont insuffisants.

La nouvelle agression meurtrière à Marseille signe-t-elle l’échec de l’action du gouvernement? Un homme de 25 ans est mort criblé de balles lundi soir, au coeur du quartier touristique de l'Estaque, au lendemain d'une rixe mortelle à deux pas du Vieux-Port. Un nouveau crime qui porte à treize le nombre règlements de comptes cette année. Le ministre de l'Intérieur est attendu ce mardi sur place, en compagnie du Premier ministre Jean-Marc Ayrault.

Tandis que Manuel Valls s'est directement attaqué au maire de Marseille, s'interrogeant sur son action, Jean-Claude Gaudin a critiqué les propos "démagogiques" du ministre de l'Intérieur dans un communiqué. 

Stupéfait, il monte au créneau. "L'agressivité du ministre de l'Intérieur et ses nombreuses visites ne peuvent pas faire oublier la faiblesse des effectifs de la police nationale, surtout quand on les compare à ceux d'autres grandes villes de France. Le ministre de l'Intérieur devrait savoir que c'est à l'Etat d'assurer la sécurité des personnes et des biens, et pas à la police municipale dédiée à d'autres missions", écrit le sénateur Jean-Claude Gaudin.

13 personnes exécutées dans l'année

Les efforts déployés en septembre dernier - 205 policiers en renfort – n’ont pas endigué la violence, au contraire. Elle s’est accentuée indique Jean-Marie Allemand du syndicat de police Alliance. "Il n’y a pas 11 personnes qui ont été exécutées mais 13, plus neuf blessées gravement, ce qui fait 22. Il y en a beaucoup plus que l’année dernière", indique le policier. Selon lui, il manque des effectifs: environ 300 personnes à la sécurité publique.

Samia Ghali, maire PS des 15e et 16e arrondissements de Marseille, fait le même constat sur l'insuffisance des moyens déployés. "Il y a un an, je disais des choses importantes, j’ai poussé un cri de désespoir, mais il n’y avait pas de primaires, pas d’élections (…). Même si des moyens ont été apportés en matière de sécurité. Pour Marseille, ils ne seront certainement pas à la hauteur de la délinquance marseillaise", pointe-t-elle au micro de BFMTV.

"L'échec de la Valls hésitation" à Marseille

Pour sa part, le secrétaire national de l’UMP Bruno Beschizza évoque les mensonges du gouvernement sur la situation. "Nous ne sommes pas dans la violence urbaine, nous ne sommes pas dans la petite délinquance, on est sur des règlements de comptes incessants. Tous les voyous, qu’ils soient délinquants ou criminels, ont bien compris qu’ils sont dans l’impunité, donc tout est permis", s'indigne-t-il à son tour sur BFMTV.

La veille, le MoDem, par la voix de son secrétaire général Christophe Madrolle, avait dénoncé dans un communiqué "l’échec de la Valls hésitation" à Marseille. "Chaque semaine, c'est le même défilé, les mêmes annonces, les mêmes artifices de communication", "Manuel Valls envoie des fourgons de CRS, le temps d'une conférence de presse et de quelques photos. Puis ils repartent comme ils sont venus. Finalement, sur le terrain, rien ne change. Nous assistons à l'échec de la Valls hésitation", déplore le vice-président de Marseille Métropole.

L. B.