Liliane Bettencourt affirme aller bien, ne pas être manipulée

PARIS (Reuters) - Liliane Bettencourt affirme avoir toute sa raison et rejette la thèse de sa fille selon laquelle certains profiteraient de sa faiblesse pour lui extorquer de l'argent.
L'héritière de L'Oréal, qui a fêté la semaine dernière ses 88 ans, poursuit sa fille, Françoise Meyers, pour harcèlement moral. Cette dernière a réclamé à plusieurs reprises le placement de sa mère sous tutelle.
"Qu'est-ce quelle a ma santé ? Je vais bien !", assure Liliane Bettencourt dans un entretien diffusé lundi par Europe 1. "Si on m'abuse, c'est que je me laisse abuser, tant mieux pour moi. Qu'on me laisse vivre!".
Liliane Bettencourt se dit prête à poursuivre l'affrontement avec sa fille, dont elle met en doute les qualités d'endurance. "Si je ne peux pas faire autrement, oui, je suis prête à la bagarre", dit-elle. "Je ne sais pas si elle est assez zinzin pour continuer."
Liliane Bettencourt, 17e fortune mondiale, souffre d'une maladie neurologique qui en a fait le jouet de son entourage, soutient Françoise Meyers. Elle accuse notamment le photographe François-Marie Banier d'avoir abusé de la faiblesse de sa mère, qui lui a fait des dons d'une valeur d'un milliard d'euros.
"Qu'est-ce qu'on peut dire, que j'ai un mauvais raisonnement ?", s'emporte Liliane Bettencourt. "Si je me trompe, je paie, merde !".
Sur ses rapports avec François-Marie Banier, avec qui elle aurait pris ses distances, elle avoue le trouver "très fort parce qu'il sait manoeuvrer".
A la question de savoir si l'artiste lui a fait plus de bien que de mal, elle répond: "Dans le sens où il m'a quand même beaucoup amusée, je vous dirais du bien mais il m'a fait comprendre aussi que le bien avait des limites, il ne s'agissait pas d'aller plus loin".
Parmi les différents volets de l'affaire Bettencourt, l'un concerne la fraude fiscale admise par la milliardaire, un autre l'éventuel financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.
Liliane Bettencourt dément avoir donné de l'argent liquide à des hommes politiques, comme l'ont affirmé certains témoins à la police.
"Non, bien sûr que non, je ne distribue pas l'argent comme ça", dit la vieille dame, qui affirme aussi qu'elle ne considère pas le président Nicolas Sarkozy comme un ami. "Non, ce n'est pas la peine de s'énerver là dessus", dit-elle.
Elizabeth Pineau, édité par Patrick Vignal